DEVIANTS – The Deviants have left the planet

Nous continuons la redécouverte des Deviants, dans la phase finale de leur carrière à la fin des années 1990, sous la houlette du toujours fringant Mick Farren, du moins à l’époque puisque depuis le 27 juillet 2013, il a effectivement quitté la planète.

Après avoir posé les bases du punk bien avant tout le monde à la fin des années 60, les Deviants sont réactivés par Mick Farren en 1996. Nous les retrouvons ici en 1999, année où le groupe sort également un album live enregistré au Japon. Sur ce « Deviants have left the planet », Mick Farren et ses hommes (dont le fidèle guitariste Andy Colquhoun), ont réuni des morceaux divers, en provenance du studio autant que des salles de concerts. La coexistence de titres studio et de titres live captés à différentes époques amoindrit quelque peu la cohérence de ce disque mais on y trouve quand même de quoi satisfaire son oreille.

L’album est composé de six titres studio, offrant de nouvelles chansons dans le répertoire des Deviants. Andy Colquhoun s’occupe de la basse et de la guitare et le siège du batteur est occupé par une vieille connaissance des fans de Motörhead : Phil « Philthy Animal » Taylor, qui cogna jadis les fûts sur les premiers albums de la bande à Lemmy. Mick Farren a dû le retrouver au fond d’une planque et prendre des risques pour l’amener au studio car le bon Phil Taylor est tellement impliqué dans des affaires de drogue qu’il est tricard de partout. Si les flics lui mettent la main dessus, c’est la descente assurée au trou. Mais ici, Taylor n’a rien perdu de sa frappe haineuse et il dévaste les fûts sur les solides « Aztec calendar », « People are afraid of reality », le nonchalant « Love among the zombies », le prophétique « Mick Farren has left the planet » (en fait un collage sonore de 50 secondes) ou le planant « Twilight of the gods ». Mick Farren et son ensemble revisitent également le « It’s alright, Ma » de Bob Dylan pour en faire une version heavy blues et décadente à souhait.

Du côté des morceaux live, on trouve des enregistrements captés à Los Angeles en 1995, au festival Terrastock en 1997 et 1998, ainsi qu’un vieux titre de 1977. C’est ce morceau, simplement intitulé « Let’s loot the supermarket again like we did last summer » qui est sans doute la pièce la plus intéressante du lot. Elle date de l’époque du punk authentique et permet de retrouver quelques musiciens historiques, comme Paul Rudolph (des Deviants d’origine et qui passera plus tard chez les Pink Fairies) et le grand Larry Wallis (également des Pink Fairies et qui participera aux débuts de Motörhead en 1976). Ce titre punk envoyé à pleins tubes est une petite merveille de brutalité et d’humour. Il dure à peine plus de deux minutes, ce qui est bien court.

Et tout est bien qui finit bien, avec le dernier morceau « Memphis psychosis », qui distille neuf minutes de rythmes tribaux à la Bo Diddley ouvrant la voie à une interminable homélie psychédélique et hallucinée du poète Mick Farren. Encore une nouvelle pièce à ajouter au lourd dossier des Deviants.

Pays: GB
Gonzo Multimedia
Sortie: 2014/02/24 (réédition, original 1999)