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GILTRAP, Gordon – The peacock’s party

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Après avoir réédité les œuvres essentielles de Gordon Giltrap datant des années 1970 (« Visionary« , 1976 ; « Perilous journey« , 1977 et « Fear of the dark« , 1978), le label Esoteric poursuit l’exhumation de certains disques du guitariste du Kent, avec l’arrivée de « The Peacock’s party », datant de 1979.

A l’époque, Gordon Giltrap est un guitariste établi qui a réussi à se faire respecter avec ses albums précédents, des exemples en matière de rock progressif. En 1979, il entre en contact avec des musiciens ayant sorti quelques années auparavant une adaptation musicale du livre « The butterfly ball and the grasshopper’s feast », illustré par Alan Aldridge d’après le poème de William Roscoe de 1802. Ces derniers (Jon Miller, Rod Edwards et Roger Hand) ont vu leur disque de 1973 pulvérisé par la version de la même œuvre réalisée l’année suivante par Roger Glover, qui gagne un énorme succès notamment grâce au single « Love is all » chanté par Ronnie James Dio. Ils ont néanmoins l’idée de procéder à une adaptation de la suite de « Butterfly ball », à savoir « The peacock’s party », également tiré d’un poème de Roscoe.

Le projet est confié à Gordon Giltrap qui compose tous les morceaux et s’entoure d’une pléthore de musiciens pour un projet ambitieux : Bimbo Acock (saxophone, flûte et clarinette), Rod Edwards (claviers), John Etheridge (guitare), Ian Mosely (batterie, futur Marillion), John G. Perry (basse), Morris Pert (percussions), Ric Sanders (violon), Eddy Spence (claviers), Shirley Roden (chant) et Richard Harvey (du groupe Gryphon, en charge des enregistreurs et du tournebout soprano, sorte de hautbois médiéval). On note aussi la présence sur deux titres du grand bassiste John Gustafson, réputé pour ses passages dans Quatermass, Roxy Music, Hard Stuff ou Ian Gillan Band.

Gordon Giltrap donne à la douzaine de titres de « The Peacock’s party » une tournure résolument folk-rock mâtinée de sonorités médiévales. Tous les morceaux sont instrumentaux, le seul titre où figure la chanteuse Shirley Roden ayant été écarté à l’époque (il figure désormais parmi les quatre titres bonus de la réédition Esoteric). Autant dire que c’est un véritable festival de guitare où l’impeccable Gordon Giltrap s’en donne à cœur joie. De « Headwing – The eagle » à « Dodo’s dream » en passant par « Magpie rag », « Black roses – The raven », « Jester’s jig » ou « Chantecleer », l’amateur de raffinement prog et de constructions mélodiques tissées au millimètre en prend plein les oreilles.

Les joies sonores sont également complétées de ravissement visuel avec la très riche et complexe pochette illustrée par Alan Aldridge lui-même. Toucans, pingouins, faisans, hérons et autres volatiles cohabitent avec des mammifères de toutes sortes dans un grand banquet plein de mets colorés et de costumes chamarrés. En bien des points, cette couverture est à l’image de la musique : bariolée, festive et élancée.

Voici encore un joli album représentatif du talent et de la dextérité de Gordon Giltrap, un musicien que les amateurs de rock progressif auront plaisir à découvrir ou redécouvrir.

Pays: GB
Esoteric Recordings ECLEC 2453
Sortie: 2014/06/30 (réédition, original 1979)

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