WALSH, Marty – The total plan

Il est des moments où les musiciens de studio, éternels galériens souterrains servant les vedettes dans l’ombre des amplis et des consoles d’enregistrement, ont besoin d’aller s’ébrouer au grand jour et faire leur propre album, avec leurs propres idées et leurs propres amis qui viennent leur donner un coup de main. C’est exactement ce qui arrive aujourd’hui à Marty Walsh, un guitariste dont le nom va soulever peu de remous dans le grand public mais dont tous les professionnels ayant fréquenté les studios américains depuis ces trente dernière années ne manqueront pas de souligner le talent et le prestige.

Marty Walsh n’est pas seulement guitariste de studio, il est également professeur assistant au Berklee College of Music, un des hauts lieux de la formation musicale de l’élite de la profession aux Etats-Unis. Et pour ce qui est de ses activités de requin de studio, Marty Walsh a construit depuis 35 ans une remarquable carrière. Dolly Parton, Donna Summer, Neil Diamond, John Denver, Eddy Money, Sheena Easton, Kenny Rogers et même Julio Iglesias ont bénéficié de son impeccable jeu de guitare sur leurs albums. Au milieu des années 80, Marty Walsh est un peu plus visible lorsqu’il accompagne Supertramp en tournée pour la promotion de l’album « Brother where you bound », auquel il a bien sûr participé.

Il passe aussi quelques années dans le groupe qui anime le show télévisé « Roundhouse », populaire aux Etats-Unis entre 1992 et 1994. Plus récemment, il joue sur trois albums de LeAnn Rimes, une gamine dont l’album éponyme passe 54 semaines dans le top 40 américain en 1999. Il glane également les lauriers du succès avec un passage sur le single « Until the end of time » de Freddie Jackson, numéro un dans les charts R&B du Billboard et classé durant 26 semaines, soit la moitié de l’année 2006.

Mais après toutes ces brillantes réalisations en tant qu’homme de l’ombre, Marty Walsh éprouve le besoin de voler de ses propres ailes. Il dépoussière un vieux projet qui traînait dans ses cartons et met enfin au point son premier album « The total plan ». Pour trouver des collaborateurs, aucun problème : tous ses amis ayant partagé les studios avec lui pendant des années répondent présents sans broncher. Le plus remarquable d’entre eux est sans doute Billy Sherwood, qui accompagna un temps les Anglais de Yes, travailla comme producteur (Motörhead, Paul Rodgers…) et qui mène toujours une collaboration étroite avec Chris Squire.

L’album de Marty Walsh est typique du musicien qui sait tout faire, qui a des tas d’idées et qui les organise dans un album composite convoquant des styles multiples. « The total plan » porte bien son nom et développe sur une dizaine de titres instrumentaux de superbes parties de guitares louvoyant entre rock progressif (« Back pages »), soft rock (« Coast to coast »), rock FM sûr de lui (« Feeling free », « The duke »), funk rock (« Like a rock ») ou R&B suave (« Groove mechanics »). Tout cela dénote une impression de déjà entendu mais se fixe solidement dans une qualité intemporelle. Laissez ce disque en musique de fond lors d’une soirée entre amis et vous verrez forcément des gens demander de qui est la musique qui passe dans l’air.

Pays: US
Weber Works Records
Sortie: 2014/06/16