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HARPER, Ben & Ellen – Childhood home

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« Hé, M’man, on ferait pas un disque ensemble? ». C’est l’idée qui a jailli de l’esprit de Ben Harper alors qu’il devait être en réunion de famille, avec l’oncle Bill au barbecue et les frères Joel et Peter s’occupant du bar. L’idée, finalement, n’est pas si bête, elle sert d’hommage à la mère de Ben Harper, qui a donné à la musique américaine un fils méritant et digne de respect.

Ben Harper, en effet, est une sorte de résumé à lui seul de la musique populaire américaine, entre blues, folk, reggae, americana et rock mainstream. Sa mère Ellen Harper, elle-même musicienne et conservatrice d’un musée, le Folk Music Center and Museum à Claremont en Californie, a fait baigner son petit Ben dans la musique, au contact des prestigieux visiteurs qui venaient donner des cours dans son établissement (Taj Mahal, Ry Cooder ou David Lindley, notamment). On sait où cela a mené. Depuis maintenant vingt ans, Ben Harper enrichit le patrimoine rock de ses albums variés, parmi lesquels on peut citer « Welcome to the cruel world » (1994), « Fight for you mind » (1995), « Diamond on the inside » (2003), « Both sides of the gun«  (2006), « Lifeline«  (2007) ou l’excellent « Get up!« , réalisé avec Charlie Musselwhite en 2013 et qui vaudra à Harper le Grammy Award du meilleur album de blues de l’année.

Toujours en quête d’idées intéressantes, Ben Harper a voulu exprimer l’amour filial et a associé sa mère à son nouvel album « Childhood home ». Le résultat est un disque de pur folk tranquille, tout gentil, tout doux, animé de la seule guitare sèche de Ben Harper et d’une contrebasse, un truc qui ferait passer Simon & Garfunkel pour un duo glam punk. La première écoute de « Childhood home » amène l’auditeur au bord de la panique, surtout s’il cherche un morceau un peu plus animé et dynamique à un moment donné. Mais une fois que la règle a été comprise et acceptée, la réécoute permet de passer un moment de recueillement tranquille. Mais vous devez bien savoir qu’avec « Childhood home », ce sera pyjama en soie et oreiller à plumes d’oie, miel et marshmallows au dessert. Si vous êtes en quête d’électricité débridée, de violence gratuite, il vaut mieux changer de disque. Ici, c’est la berceuse folk, la douceur d’un après-midi passé sous les cerisiers, la tranquillité devant le feu de bois avec le chat qui dort sur les genoux.

On se doute bien que Ben Harper n’allait pas secouer sa chère maman avec du gros rock graisseux ou du reggae braillard. Un bon fils prend soin de sa mère, il s’arrange pour ne pas être viré du testament. Alors, pas de vagues, tout en finesse et en soumission à la férule maternelle. Cette douceur est peut-être un peu exagérée par son ampleur (tout l’album est décliné sur ce ton) mais intrinsèquement, les compositions sont joliment troussées, toutes en sensibilité et en déclaration d’amour pour la famille et toute la force qu’elle représente. C’est peut-être parce qu’on s’en prend dix du même tonneau à la suite qu’une légère tendance à la monotonie finit par s’installer à la longue. Mais cet album peut néanmoins être une bonne idée de cadeau de fête des mères. Il fera plaisir à vos mamans et leur fera comprendre que vous êtes finalement des enfants bien élevés et présentables, mais si, mais si.

Pays: US
Prestige Folklore
Sortie: 2014/05/05

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