CD/DVDChroniques

TROPHY SCARS – Holy vacants

Notre évaluation
L'évaluation des lecteurs
[Total: 0 Moyenne: 0]

En dehors des modes, des courants et des filières commerciales officielles, Trophy Scars mène depuis une douzaine d’années son petit bonhomme de chemin, même pas influencé par ses choix de départ. En effet, ce groupe du New Jersey est progressivement passé du post-hardcore au psychédélisme en transitant par le blues, genres qu’il mélange sur son quatrième et ici présent album « Holy vacants ».

Formé en 2002 à Morristown par Jerry Jones (chant), John Ferrara (guitare) et Brian Ferrara (batterie), Trophy Scars adopte tout de suite un mode de fonctionnement indépendant, évitant de tapiner chez les majors pour trouver un contrat. C’est même son noyau de fans captivés par les premiers concerts du groupe (alors post-hardcore) qui réclame un album. C’est après avoir sorti son premier album « Darts to the sea » (2002) et son premier EP « Hospital music for the aesthetics of language » (2004) que le groupe signe sur le label Death Scene Recording Company. Le contrat dure de 2005 à 2007 et se solde par le EP « Good night alchemy » (2005) et l’album « Alphabet. Alphabets » (2006).

Libéré de ses obligations contractuelles, Trophy Scars décide d’éditer ses disques sous son propre label Monotreme. « Bad luck » sort en 2009 et porte bien son nom, au moment où Jerry Jones perd un de ses vieux amis et où le groupe est ruiné suite à une tournée européenne annulée. Mais Trophy Scars remonte la pente, soutenu par ses fans et par le site web Sputnik qui classe ses albums aux plus hauts sommets.

Et il est clair que lorsqu’on écoute ce nouveau « Holy vacants », on prend toute la mesure du talent de Trophy Scars. Le groupe a confectionné ici un album concept parlant d’un couple de jeunes gens ayant découvert le secret de la jeunesse éternelle dans le sang des anges. Les deux jeunes partent massacrer les anges pour boire leur sang, à l’issue d’un scénario digne d’un film fantastique. Cette histoire ambitieuse est soutenue par une musique qui ne l’est pas moins. Association de psychédélisme énergique et d’une touche bluesy, « Holy vacants » déroule sur douze morceaux un grand moment de rock indépendant. La densité des chansons et de leur construction mélodique, la personnalité de chacun de ces titres, la flamboyance des guitares et le chant particulier de Jerry Jones aboutissent à un formidable cocktail. Notons également la présence de cuivres et de chœurs féminins, ainsi que l’énorme travail du bassiste Andy Farrell. Tout cet ensemble emmène l’auditeur sur un croisement de routes tenu par des gens comme Mars Volta, Springsteen, Hendrix ou Guns & Roses, rien que ça.

« Holy vacants » est une divine surprise qui révèle un excellent groupe, original et créatif. Comme quoi, ce n’est pas parce qu’on est éloigné de la lumière des temples commerciaux que l’on n’est pas digne d’intérêt.

Pays: US
Monotreme Records
Sortie: 2014/04/08

Laisser un commentaire

Music In Belgium