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I AM HERESY – Thy will

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Nathan Gray est un vieux routier de la scène punk et hardcore du New Jersey. On découvre sa trace derrière le micro de Boysetsfire, groupe formé en 1994 à Newark et opérant dans une veine hardcore et post-hardcore, concrétisée par quatre albums et une demi-douzaine de EPs entre 1996 et 2006. La chronologie de ce groupe est assez confuse, puisqu’on annonce le départ de Nathan Gray en 2006, puis son retour, ainsi que la séparation de Boysetsfire en 2007, sa reformation en 2011 puis sa continuation en 2013 alors que Nathan Gray est désormais investi dans I Am Heresy.

Mais auparavant, Gray avait aussi formé The Casting Out, combo actif entre 2007 et 2010, auteur de deux albums et dans lequel on trouvait aussi à la guitare un certain Joshua Latshaw. Et c’est là que les liens se font concernant I Am Heresy. Il s’avère que Gray et Latshaw ont des fils qui évoluent dans un petit groupe appelé May 4th Massacre. Nathan Gray recrute ni plus ni moins que son propre fils Simon Gray à la guitare pour former I Am Heresy, complétant le groupe avec les frères Jay et Crumbs Konieko (guitare et batterie), ainsi que Gregg Kautz (guitare). Un sixième membre, le bassiste Matt Balog rejoint les rangs d’I Am Heresy, qui sort un premier album éponyme en 2012.

Ce premier disque laisse place cette année à un successeur dont il va falloir tenir compte, car « Thy will » déménage plus que raisonnablement. La galette balance ni plus ni moins que quinze titres tout en rage vocale et en barrage sonore. On se dégourdit les jambes sur les premiers titres, parfois encore assez mélodiques (« March of black Earth ») mais les coups de gourdins cloutés ne tardent pas à pleuvoir (« Year zero in the temple of fire », « Blasphemy incarnate »), avec de temps en temps un mid-tempo huilé à la graisse de troll pour continuer la fragmentation cervicale (« Destruction anthems », « As we break »). A noter la présence de 54 secondes de folk léger qui trainent on ne sait pourquoi en plein milieu de la tuerie (« Thy will I »). Cela aère sans doute un album bien dense et bien hargneux, tout comme le fait « Alarm », autre folk acoustique plein de force et de gravité.

Ce genre de pause permet de reprendre le cours du pilonnage avec d’autant plus d’ardeur, à l’image de ce « Seven wolves and the daughters of apocalypse » qui donne volontiers dans le metalcore. Le reste de l’album relève tout simplement de la médecine légale, avec des ravages comme « Devour », « Throw wide the gates » ou « Hinnom II » (précédé par un « Hinnom I » donnant également dans le calme et la sérénité).

Bilan des courses : un album compact et virulent, non dénué de mélodies et plus qu’intéressant par sa capacité à développer des atmosphères diversifiées mais toujours au service de la force de frappe. I Am Heresy n’est pas une hérésie, c’est une saine thérapeutique contre l’apathie.

Pays: US
Century Media
Sortie: 2014/03/03

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