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WINDS OF PLAGUE – Resistance

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Revoici Winds Of Plague et un quatrième album qui change radicalement du précédent, autant le dire tout de suite. Les dernières aventures de ce gang death/metalcore californien remontaient au sympathique mais questionnable « Against the world« , qui lorgnait lourdement vers un metalcore à tendance symphonique. Cet équilibre instable entre deux genres empêchait de distinguer le véritable potentiel de Winds Of Plague, dont on pouvait néanmoins palper les cartouches antichar qui dormaient au fond des poches mais qui n’étaient pas utilisées.

Enfin, ici, sur ce « Resistance », Jonathan « Johnny Plague » Cooke (chant), Nick Eash (guitare), Nick Piunno (guitare rythmique), Andrew Glover (basse), Alana Potocnik (claviers) et le nouveau batteur Brandon Galindo ont décidé de se débarrasser des oripeaux symphoniques, de retirer les bâches qui camouflaient les chars d’assaut et de jouer franc jeu avec un death metal hardcore incassable. Ici, c’est du gros méchant, du pas beau, ça démâte tout sur son passage et c’est un vrai régal pour les tympans et l’estomac.

Fort d’un précédent album ayant eu son petit succès aux USA (60e au Top 200 américain avec 9000 albums vendus la première semaine, quand même) et d’un calendrier de tournée bien chargé, les gens de Winds Of Plague ont su résister aux sirènes de la facilité et ont évité de rééditer un nouvel album similaire au précédent. Ici, ils se tournent vers une conception résolument européenne du métal avec un retour à des racines rageuses et coriaces. Il semblerait que l’équipe soit partie en séminaire de réécoute intensive de Slayer, Sepultura et Entombed pour retrouver des réflexes musicaux bien plus sains que le symphonisme.

Sous la houlette du producteur Will Putney (For Today, Suicide Silence, Miss May I), Winds Of Plague est allé se perdre dans les studios Sound Temple de Cucamonga pour enfanter dans l’horreur ces dix titres battus au fer chaud qui vont se charger de recréer le bombardement de Dresde en sons de synthèse. L’album « Resistance » affiche une belle progression puisque les débuts encore marqués par des interventions de claviers laissent peu à peu la place à la barbarie pure. On démarre avec le piano triste et glauque qui égrène des notes en quarte augmentée et qui s’évapore devant les premières salves de guitares sauvages et brutales qui démarrent le tir d’artillerie sur « Open the gates ». Les portes sont effectivement ouvertes et c’est toute une galerie de monstres surgis des enfers qui va défiler. Rien ne résiste à « Resistance ».

« Say hello to the undertaker », « Sewer mouth », « Left for dead » flinguent déjà dru mais sont encore structurés par des lignes de claviers en filigrane. À partir du cinquième titre « One foot in the grave », le feu nucléaire est lâché : triple rafale de roquettes en entrée, suivie d’un petit cocktail de grenades à l’uranium sur « Time to reap » (une tuerie totale). La mise à sac continue avec l’énorme « United through hatred », digne des grands moments de Sepultura sur « Roots ». À partir de là, le groupe est lancé et balance des mines de plus en plus puissantes (« Good ol’ fashion bloodbath », « No man is my master », « Snake eyes »). Winds Of Plague parvient à un équilibre parfait à base de petits voiles symphoniques qui flottent discrètement sur la cuirasse imputrescible des guitares chauffées à blanc et du chant d’ours épileptique.

Cette fois, Winds Of Plague a trouvé son créneau, son diapason personnel. Voici encore un groupe de nouvelle génération qui a compris comment retrouver la source originelle du métal, sans babioles inutiles ni pleurnicheries adolescentes. Avec les excellents Warbringer qui sortent aussi ces temps-ci leur chef-d’œuvre sur Century Media, Winds Of Plague est un combo qui tient le bon bout dans la perpétuation du heavy metal pur et dur mais modernisé.

Pays: US
Century Media
Sortie: 2013/11/04

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