WARBRINGER – IV: Empires collapse
Warbringer, un des fers de lance de la jeune garde thrash metal américaine, avait balancé quelques bombes à retardement sur son troisième album « Worlds torn asunder« de 2011. Celles-ci explosent aujourd’hui dans de gigantesques gerbes d’acier brûlant avec « IV: Empires collapse », quatrième livraison des thrashers angelinos pour le label Century Media.
Comme nous l’avions flairé à l’occasion du troisième album, Warbringer possède un potentiel énorme. Son « Worlds torn asunder » avait encore quelques traces d’influences héritées des maitres Slayer, Exodus ou Testament mais son nouvel album vole enfin de ses propres ailes, avec des influences totalement assimilées et personnalisées dans un ensemble de onze titres qui va laisser les cervelles à l’état de loques pantelantes.
En deux ans, Warbringer a eu le temps de terminer son long entraînement vers l’excellence, en tournant sans relâche pour ouvrir les shows de monstres sacrés comme Arch Enemy, Exodus, Megadeth, Napalm Death, Hatebreed, Testament, Kreator, Destruction, Overkill, Iced Earth ou Nevermore. Ça forme, c’est le moins qu’on puisse dire, et le groupe a aussi ajouté du sang neuf dans ses rangs avec l’arrivée de nouveaux grenadiers, Jeff Potts (guitare) et Ben Mottsman (basse), en arrivage direct de Mantic Ritual. Avec eux, John Kevill (chant), John Laux (guitare) et Carlos Cruz (batterie) vont pouvoir flinguer comme à Stalingrad.
Ils ne s’en privent d’ailleurs pas avec ce nouvel opus enfanté dans la chaleur du plomb fondu par des experts en la matière. Steve Evetts (Sepultura, Dillinger Escape Plan) s’est occupé de la production du monstre, par ailleurs mixé par Brett Eliason (Pearl Jam, Heart, BoySetsFire) et mastérisé par Alan Bouches (Cannibal Corpse, Hatebreed, Converge). Autant dire que tout ce petit monde a mis en branle une machine infernale rutilante, aux riffs carnassiers, au chant hargneux et pointu, aux ambiances de cataclysme. On s’en prend plein les mirettes avec cet armement lourd qui ravage tout. « Horizon » ouvre la plaisanterie sur des arpèges graciles qui ne tardent pas en envoyer tout ce qu’il faut en terme de thrash metal pur jus. Le groupe sait varier les plaisirs avec un « The turning of the gears » menaçant et industriel, un « One dimension » sentant bon le punk hardcore et un « Hunter-seeker » ultra-speed. On reste aussi pétrifié devant les ruades colossales de « Scars remain » ou la razzia kreatorienne d’« Iron city ». « Leviathan » et son rythme oppressant à la Slayer vaut aussi son pesant de balles traçantes. Quant à « Off with their heads », il précipite tout dans une accélération impitoyable, avant que le final « Tower of the serpent » ne vienne plaquer tempos lourds et impitoyables assauts de guitare. Oui, chaque titre a sa personnalité propre et aucun remplissage inutile ne vient troubler la quiétude des tympans en train de fondre sous les décibels cyclopéens de Warbringer.
Ressortant tout tremblotant des ruines de son salon, l’auditeur fumant et hagard n’a que le réflexe de remercier Warbringer pour ce formidable album, dont on espère qu’il n’est qu’un prélude à une brillante carrière de restaurateur du thrash metal. À noter dans vos calepins : la première partie d’Iced Earth sera assurée par Warbringer au Trix d’Anvers le 14 janvier 2014.
Pays: US
Century Media
Sortie: 2013/10/21