TURNER, Nik – Space gypsy
Les amateurs d’Hawkwind vont incontestablement ouvrir un œil en entendant résonner le nom de Nik Turner dans l’actualité des sorties récentes d’albums. Ce Monsieur aujourd’hui âgé de 73 ans a en effet été le saxophoniste attitré du plus célèbre des groupes de space-rock entre 1969 et 1976, puis de 1982 à 1984. C’est donc à un des membres fondateurs d’Hawkwind que nous avons affaire aujourd’hui, avec la sortie de ce « Space gypsy » qui fleure bon les mélodies typiques de la bande de Dave Brock.
Nik Turner a laissé sa marque sur les plus grands albums d’Hawkwind, à savoir « Hawkwnd » (1970), « In search of space » (1971), « Doremi Fasol Latido » (1972), « Hall of the mountain grill » (1974), « Warrior at the edge of time » (1975) et « Astounding sounds, amazing music« (1976), sans oublier l’indispensable « Space ritual live » de 1973. Parti du groupe au moment de la sortie de « Quark, strangeness & charm« (1977), Nik Turner revient chez Hawkwind en tant que guest sur l’album « Choose your masques« en 1982. Il repart donc en tournée avec Dave Brock et ses sbires pour les deux années suivantes mais est débarqué à l’issue de la tournée, juste avant que le groupe ne se mette à l’écriture de « The chronicle of the black sword » (1985).
Nik Turner a donc eu l’occasion de développer son art avec d’autres combos qu’Hawkwind. On le trouve en 1977 au sein du groupe Sphynx, formation qui exploitait le filon égyptien après que Turner eut visité la grande pyramide de Gizeh et joué de la flûte à l’intérieur. Turner fonde également Inner City Unit, un groupe qui oscille entre space et punk rock durant la première moitié des années 80. On retrouve ensuite Turner dans le duo Fantastic All Stars ainsi que dans une association avec le batteur fou Twink (ex-Pink Fairies). Les années 2000 sont marquées par la formation de l’ambitieux groupe Space Ritual, assemblage d’anciens membres d’Hawkwind qui a notamment réalisé l’album live « 2001 : A space rock odyssey », plus quelques autres albums en public ainsi que l’album « Otherworld« en 2007.
Et Nik Turner revient cette année à l’assaut des vaisseaux spatiaux avec un album solo baptisé « Space gypsy ». Les premières notes égrenées par « Fallen angel STS-51-L », morceau introductif, ne laissent planer aucun doute : Nik Turner est une des âmes fondamentales du Hawkwind historique. Une lourde charge rythmique environnée d’effets électroniques martiens s’empare de l’auditeur et nous voilà propulsés dans une galaxie électrique digne des meilleurs albums d’Hawkwind. Difficile d’imaginer que Nik Turner a 73 ans avec cet album impeccable sur lequel jouent aussi Jürgen Engler (guitare et synthés), Jeff Piccinini (basse), Jason Willer (batterie et percussions) et Nicky Garratt (guitare). Nik Turner officie au saxophone, à la flûte et au chant et balance d’insensés solos sur des morceaux impériaux comme « Joker’s song », « Time crypt », le tantrique « Coming of the Maya », le nerveux « We ride the timewinds » ou le cosmique « The visitor ».
Il n’y a aucun doute là-dessus, Nik Turner a été capturé par des aliens qui l’ont rajeuni à coups de rayons gamma et lui ont greffé dans le cerveau un micro directement relié au son de l’espace intersidéral. Son dernier album se pose en concurrent sérieux des récentes œuvres de son vieux camarade Dave Brock, qui n’a que 72 ans mais est lui aussi complètement hallucinant quand il s’agit de perpétuer la force et la puissance du space-rock. Des deux-là constituent les titans du heavy rock cosmique et une réunion de ces vieux druides stellaires pourrait donner de sublimes résultats.
Pays: GB
Purple Pyramid
Sortie: 2013