THORNE, Steve – Crimes & Reasons
C’est avec plus d’un an de retard sur la date de distribution que nous recevons aujourd’hui le quatrième album studio de cet incroyable auteur-compositeur et musicien anglais. En effet, depuis ses débuts il aura étonné les critiques et les connaisseurs par son grand savoir-faire. Dans la mouvance du néo-progressif anglais, Steve Thorne a su développer un rock progressif attrayant, accessible et surtout souvent mélodique en utilisant habilement le tandem guitare-claviers. Comme toujours et pour chaque réalisation discographique, il s’entoure de plusieurs experts avec, pour cette occasion, Tony Levin, Nick D’Vigilio, Martin Orford et Gary Chandler. Vis à vis de ces deux derniers, vous remarquerez rapidement des similitudes avec Jadis et les autres pointures du néo-progressif anglais tels que Pendragon ou IQ.
« Already Dead » nous entraine directement dans un rock soutenu où déjà, la guitare et les claviers se mettent en évidence. « Bullets & Babies » nous offre quant à lui un tempo tirant sur le funk. Même si le rythme est plus calme, le jeu des instruments swinguent avec notre esprit. On assiste à un premier chassé-croisé entre la guitare acoustique et la guitare électrique des plus efficaces. J’oubliais de dire que le mixage des instruments est de belle facture avec une section rythmique bien imprimée. Plage titulaire pour suivre où l’on démarre plutôt dans un pop-rock atmosphérique. Travail des choeurs et orchestration chatoyante nous permettent ici d’apprécier une composition attrayante. Guitare acoustique pour introduire « Everything under the sun » qui nous emmène dans une ballade où l’on apprécie le travail vocal. « Fadeaway », composition plus nerveuse et plus mordante, apporte du punch à ceux qui voulaient du brut. Attention, guitare et section rythmique à bien écouter !
Mais voilà la composition qui enflamme littéralement un album déjà haut en couleurs. « Moth to flame » démarre tout en douceur avec la voix posée de Steve et la flûte. L’instrumentation et le chant vont petit à petit monter en puissance, apportant profondeur et hauteur à un morceau d’une toute grande qualité. Que dire du final où guitare et claviers s’offrent une véritable joute d’honneur, une prise d’arme qui va atteindre les sommets où les synthés en fond sonore portent de monstrueux solos de guitare ! Une composition que l’on peut écouter des centaines de fois sans jamais se lasser.
« Blue Yonder » nous ramène vers la ballade rock où la voix de Steve et la guitare acoustique viennent nous bercer. Ballade pop-rock toujours avec « Making Plans » où la voix du maître de cérémonie porte ici guitare et piano. On pense ici à Spock’s Beard et même au grand Neal Morse. Changement de cap avec « Modern Curse » qui par son tempo de guitare nous ramène à l’époque des Cult, The Mission et Sister of Mercy. On tape volontiers du pied avec ce rythme entrainant qui nous fait faire un bond vers les eighties. Piano en avant pour « Distant Thunder » qui dans un premier temps nous apaise. Par la suite, le morceau prend crescendo de l’ampleur pour monter à nouveau vers les sommets. Une architecture en paliers qui finit par nous exploser à la figure !
Une fois de plus, Steve Thorne nous éclabousse de son grand talent, car il nous offre ici un savant recueil de chansons qui constitue un véritable pont avec tout ce que le néo-progressif anglais fait de mieux. Dans une démarche proche du grand Lifesigns, « Crimes & Reasons » est un album abouti et surtout direct qui vous touchera du premier coup !
Pays: GB
Giant Electric Pea GEPCD1042
Sortie: 2012/03/19