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CRIME & THE CITY SOLUTION – American twilight

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En 2012, on a eu le plaisir de retrouver les Swans en toute grande forme, et voici que le comeback de 2013 pourrait bien être celui de Crime & the City Solution !

Le groupe de Simon Bonney et Bronwyn Adams (les seuls survivants du line-up si pas originel, au moins « historique ») aura connu beaucoup d’aventures plus ou moins plaisantes, perdu quelques compagnons de route (Rowland S. Howard, Epic Soundtracks), pâti de l’étiquette souvent envahissante de petits frères de Nick Cave & the Bad Seeds, et livré quelques albums de toute beauté, mais une beauté âpre et rugueuse qui demande un peu d’attention pour se révéler, aux chansons habitées par un songwriting puissamment poétique et évocateur et par la voix si particulière de Simon Bonney (encore un TRES GRAND chanteur qui se serait fait jeter avec un sarcasme par un jury de nouvelle tarte academy…), incomparable raconteur d’histoires belles et mélancoliques.

Crime revient donc sous la forme d’un quasi supergroupe puisqu’on y retrouve outre Bonney et Adams rien de moins que David Eugene Edwards (16 Horsepower, Wovenhand) et Alexander Hacke (Einstürzende Neubauten) aux guitares, Jim White (Dirty Three) à la batterie, Troy Gregory (The Witches, The Dirtbombs) à la basse et la nouvelle venue Danielle De Picciotto qui signe tous les graphismes, notamment sur scène (pour les avoir vus, je vous assure qu’ils ajoutent beaucoup à leur concerts !)

Et la musique ? Eh bien cet album démarre en trombe sur un morceau qui n’aurait pas fait tache sur le dernier Wovenhand : « Goddess » repose sur un riff de guitare à la fois brillant et agressif comme David Edwards les fait si bien… Très vite, on comprend que le mariage de ces grattes et de la voix de Simon Bonney va faire des étincelles ! « My love takes me there » nous fait croire qu’il sera un hymne punk avant de se muer en mariachi de l’enfer avec des cuivres épatants. Ces deux premiers morceaux portent nettement l’empreinte d’Edwards, mais ensuite on retrouve des sons qui dépayseront moins l’amoureux de « Shine » ou de « Paradise Discotheque ».

« Riven man » jongle avec les limites du funk sur une basse toute en élasticité tandis que « Domina » est une ballade country presque morriconienne et que « The colonel doesn’t call anymore » évoque « The Bride Ship » avec ses montées et descentes d’intensité, ses passages presque silencieux et ce sens du rythme dans la narration que Bonney possède au plus haut point. « Beyond good and evil » est une ballade proprement déchirante d’intensité, tandis que la plage titulaire « American twilight » lâche les chiens, Bonney y scandant sa vision de l’Amérique (et partant, du monde) sur un martèlement de batterie et des riffs à cran d’arrêt. Il est déjà temps de prendre congé sur « Streets of West memphis » une dernière ballade tout en douceur.

Ça fait plaisir de retrouver un groupe qu’on croyait perdu pour la cause, et encore plus de les revoir en toute grande forme. Maintenant que Nick Cave se vautre dans le crooner et a oublié jusqu’à l’odeur de la sueur (ça n’engage que moi), Crime & the City Solution eux ont retrouvé la hargne et l’appétit. J’espère les revoir en concert le plus vite possible !

Pays: AU
EMI
Sortie: 2013/03/25

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