HAIGHT-ASHBURY – Perhaps
Le quartier de Haight-Ashbury à San Francisco (du nom du croisement entre la rue Haight et la rue Ashbury) a été le centre névralgique du mouvement hippie lors du merveilleux été 1967, qui était celui de l’amour, des petites fleurs et des drogues qui font planer. Pour tous les amoureux de musique psychédélique, cet endroit revêt une signification forte, il évoque le Grateful Dead, Jefferson Airplane ou Quicksilver Messenger Service et rappelle à notre bon souvenir toute la splendeur du rock psychédélique des Sixties, sans doute la musique la plus aventureuse et la plus novatrice qui ait jamais traversé la longue histoire du rock.
Donc, un groupe qui adopte ce nom de Haight-Ashbury doit avoir sacrément conscience de ce qu’il fait. Cette adhésion totale à l’esprit du psychédélisme est par ailleurs parfaitement cohérente lorsqu’on pénètre dans la musique de Haight-Ashbury, un trio qui n’arrive pas de San Francisco mais qui s’est formé à Glasgow, dans la verte Écosse. L’endroit est bien connu pour le celtisme qui règne en maître sur la musique populaire locale, que ce soit dans le rock ou le folk. C’est précisément à un mélange magnifique de folk et de psychédélisme que se livrent Scott James Ashbury (guitare, sitar), Jennifer Ashbury (chant, percussions) et Kirsty Heather Ashbury (chant et basse).
Ce trio a l’air d’être une fratrie aussi crédible que celle des Ramones ou des Datsuns. Faux frères et sœurs mais authentiques folkeux, les Haight-Ashbury réalisent avec ce troisième album (« Here in the golden rays » et « Haight-Ashbury 2 » sont sortis en 2010 et 2011) une cathédrale psychédélique vaporeuse et diaphane. Tout commence avec l’immensité sonique de « Poster children », qui met en lice des chœurs venus des astres, d’une telle ampleur que l’on croirait entendre chanter des milliers d’anges. Ce qui sort Haight-Ashbury du lot, c’est ce son profond et vaste, cette langueur du rythme qui revêt un petit côté Brian Jonestown Massacre.
Cette ambiance oscillant entre folk lunaire et psychédélisme rêveur se propage tout au long de l’album, qui renoue avec la tradition des anciens (Fairport Convention, Incredible String Band) tout en affirmant un ancrage dans l’époque actuelle. Il n’y a plus qu’à se laisser bercer par « Leylines » (qui est sorti en single), « Alibis » ou « Family » et trouver la pureté et l’authenticité d’un groupe séduisant et doué.
Pays: GB
Lime Records
Sortie: 2013/06/30