DEATH VALLEY HIGH – Positive euth
Death Valley High se forme à San Francisco en 2010 mais recèle parmi ses membres quelques vétérans de la scène locale. Reyka Osburn a pratiqué le chant dès la fin des années 80 dans des formations comme Platypus Scourge, Elegy, Tinfed ou plus récemment Ghostride, un groupe stoner. Le guitariste Chris Sanders est également expérimenté puisqu’il sévissait dans Exhale ou Bureau Of The Glorious en 1992-93. Les deux hommes se connaissent depuis l’époque de Platypus Scourge (1988-93), où ils se sont côtoyés le temps d’un éphémère album. Les autres membres du combo sont Adam Bannister (batterie) et Huffy Hafera (basse).
On sent donc cette patine chez Death Valley High, dont le nouvel album « Positive euth » réunit de très nombreuses qualités. Le groupe s’était fendu en 2011 d’un premier « Doom, in full bloom » assez convaincant dans une veine postcore mélodique. Le successeur s’avère tout aussi efficace, formulant un post-hardcore qui lorgne de temps à autre vers des influences System Of A Down, Slipknot ou Deftones. L’album a été soigné du point de vue son puisqu’il a été pris en main par des hommes d’expérience : engineering signé Jesse Hart Nichols (The Stooges, Ty Segall), mixage par Eric Stenman (Thrice, Deftones, lui-même ancien guitariste de Tinfed) et mastérisation par Brian Gardener (Queens Of The Stone Age, Dr. Dre). Le tout sous la supervision de Reyka Osburn lui-même, qui assume le travail de production au sens large.
« Positive euth » est accompagné d’un disque bonus reprenant cinq titres du précédent album et proposant aussi le EP « Survival program » édité fin 2012 à l’occasion de cette fameuse fin du monde qui n’arriva pas. Cet EP consiste en cinq remixes techno de morceaux du premier album, mais là on est plutôt dans l’anecdotique. Ce qui est essentiel, par contre, ce sont les riffs brutaux, la voix mélodique de Reyka Osburn et les impacts que d’excellents morceaux comme « Bath salt party », « The present », « Commit to knife », « Blood drive », ou « Thru hell » peuvent faire sur les tympans.
On progresse en terrain balisé (Marilyn Manson, Korn ou My Chemical Romance sont déjà passés par là) mais il faut souligner l’interprétation impeccable de ce postcore qui évite les redites et se méfie des règles strictes du style. Death Valley High est un second couteau dans le genre, mais il faut se rendre compte que sa lame est particulièrement bien aiguisée.
Pays: US
Minus Head Records
Sortie: 2013/07/05