NEKTAR – Time Machine
Le voici le nouvel album du groupe anglais Nektar, et ce, après deux excellentes rééditions reprenant de vieux albums des seventies. Ce « Time Machine » constitue en fait le numéro 13 de la discographie du groupe comme pour la célèbre bande dessinée, avec du nouveau matériel depuis près de quatre ans. Le membre fondateur Roye Albrighton considère d’ailleurs son nouveau bébé comme le meilleur depuis bien longtemps. Pour l’heure, le line-up actuel, qui se compose évidemment de sa tête pensante, intègre toujours deux autres membres fondateurs. On y retrouve le batteur Ron Howden et le claviériste Klaus Henatsch. Quant à Roye, il garde la maîtrise de la guitare. Pour le chant, Ron et Roye s’épaulent mutuellement et, pour le dernier larron, c’est Billy Sherwood en personne qui assure la basse et aussi l’enregistrement de l’opus.
Après donc le quarantième anniversaire de la naissance du groupe et la réédition de plusieurs chefs-d’oeuvre, place à la nouveauté et à la fraîcheur avec cet album constitué réellement de nouvelles compositions. C’est dans un pur style de rock progressif que démarre cet opus avec, de surcroît, beaucoup d’ampleur comme dans un concept-album. Par la suite, c’est un rock chanté tirant sur les eighties qui s’offre à nous. L’orchestration reste ici énergique, mais aussi mélodique. Bien sûr, la guitare de Roye reste et restera un élément essentiel à la recette du groupe, mais n’oublions pas non plus le travail des choeurs. Une première composition de belle facture qui présage, je pense, d’une suite heureuse. On reste dans une ambiance rock avec une ballade country peut-être dispensable, puis on revient vers un morceau mieux travaillé où la guitare fait encore merveille. En effet, la plage « Destiny » est empreinte d’atmosphérique et d’aérien. Deux ballades rock légèrement psychédélique et atmosphérique pour suivre avec l’introduction des orgues et, au finish, un résultat honorable. On poursuit sa route avec du rock progressif mélodique proche du groupe Jadis avant de revenir à nouveau à la ballade rock. Jusqu’à présent, on se situe au sein d’une musique similaire à Kansas, Saga et consorts. Le rock progressif proposé se colore ici de rock’n’roll, de boggie, de jazz et de funk. Et cela continue avec toujours des ballades énergiques et des morceaux plus techniques où les protagonistes mettent en avant leurs atouts. On termine cet opus par un épique de plus de dix minutes qui constitue une belle pièce progressive à elle toute seule.
C’est vrai que l’on perd ici la fougue des vieux albums où le psychédélisme partait dans tous les sens, mais en contrepartie ces vieux briscards nous offrent un album de rock progressif des plus corrects. Pas ici de révolution musicale, mais seulement un album honorablement réalisé par des gens qui ont assurément de la bouteille.
Pays: GB
Purple Pyramid / Cleopatra Records CLP0044
Sortie: 2013/06/18