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TEMPLETON PEK – Signs

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Ceux qui se souviennent de la série télé L’agence tous risques dans les années 80 n’auront peut-être pas remarqué que l’un des quatre héros s’appelait Templeton Peck, dit ‘le futé’ (« The face », en anglais). Ce personnage interprété par l’acteur Dirk Benedict a donné son nom à ce groupe anglais qui nous intéresse aujourd’hui et qui a légèrement modifié l’orthographe pour ne pas que ça se remarque mais ça se remarque quand même.

Templeton Pek est formé vers 2007 à Birmingham. Parcours classique : des concerts partout où il peut jouer, un premier album « No association » en 2008, puis le deuxième « Scratches and scars » en 2011. Le créneau musical du groupe, c’est le hardcore mélodique, genre Rise Against ou Strike Anywhere, eux-mêmes inspirés par le grand ancien Bad Religion. Bon, j’ai déjà eu l’occasion de dire que lorsqu’on parle de hardcore mélodique, c’est un peu comme si on parlait d’une dictature démocrate ou d’une Fiat fiable, il y a une contradiction dans les termes. Surtout, le genre en question permet peu de diversité dans la musique et rares sont les groupes de hardcore mélodique capables de se renouveler et de surprendre d’un album à l’autre.

L’écoute du troisième album de Templeton Pek, qui sort sur le label Century Media après que le groupe ait tourné avec Rise Against, n’échappe pas à cet axiome funeste. L’influence Rise Against est ici manifeste, ce que reconnaissent Neal Mitchell (chant et basse), Kev Green (guitare et chant) et Simon Barford (batterie), tout en insistant sur le fait qu’ils ont beaucoup travaillé pour accoucher de quelque chose d’original qui sort des sentiers battus. Mais là, en matière de sentiers battus, ce groupe donne plutôt en plein dedans. Et le sentier emprunté ici a tellement été fréquenté par ces milliers de groupes faisant dans le hardcore mélodique qu’on doit être dans une ornière plus proche du Grand Canyon que d’un petit chemin vaguement tassé par les marches successives.

Il y a certes une belle production signée Shep Goodman (Four Year Strong, Bayside) sur cet album, mais la répétition systématique des mêmes mélodies dans les parties chantées, l’absence totale d’agressivité chez les guitares, le copier-coller des structures mélodiques d’un morceau à l’autre provoquent rapidement une sensation d’agacement. Le rajout de violons et de synthétiseurs sur le dernier morceau « Slow burn » termine de discréditer le groupe et son album.

Les Britanniques sont incollables en pop énergique mais ils ont du mal à se distinguer de l’influence américaine en matière de hardcore (à l’instar des Young Guns, par exemple). Dans ce domaine, les Américains, qui ne sont pourtant pas des monstres d’originalité dans le genre, leur dament aisément le pion. Par conséquent, du côté anglais, Templeton Pek fait partie de ces centaines de groupes interchangeables qui contribuent à faire du hardcore mélodique un genre commercial facile pour adolescents faussement révoltés.

La tournée actuelle du groupe, qui actuellement visite massivement l’Allemagne, aura au moins le mérite de faire réfléchir sur une chose. Les Allemands croyaient s’en tirer à bon compte en plaçant deux de leurs équipes en finale de la Ligue des Champions. Mais il y a toujours une justice et ils devront subir Templeton Pek pendant le mois de mai, avec en prime les festivals d’été jusqu’au mois d’août. Ça leur apprendra.

Pays: GB
Century Media
Sortie: 2013/04/22

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