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PAVLOV’S DOG – Pampered menial

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Esoteric Recordings réédite coup sur coup les deux premiers albums de Pavlov’s Dog, un nom qui évoquera immanquablement de grands souvenirs musicaux aux plus anciens d’entre nous et qui doit absolument être considéré par les plus jeunes, afin qu’ils découvrent ce qu’est la beauté dans le rock progressif.

Pavlov’s Dog est formé à Saint Louis (Missouri) vers 1972 par Mike Safron (batterie) et David Surkamp (chant et guitare), auxquels se joignent David Hamilton (claviers), Doug Rayburn (mellotron et flûte), Rick Stockton (basse), Siegfried Carver (violon) et Steve Scorfina (guitare). Les versions divergent car Safron a l’habitude de dire qu’il a fondé le groupe avec Carver et que David Surkamp a été retenu davantage comme chanteur que comme guitariste, en raison de sa voix très particulière. Une autre version est défendue par Stockton qui prétend que le groupe a commencé vers 1972-73 sous le nom de High On A Small Hill avec David Surkamp, Geoff Benson (guitare et chant) et Tom Keller (batterie). Puis Surkamp et Stockton auraient dissous ce groupe pour recruter Safron, Carver, Scorfina, Hamilton et Rayburn, baptisant le groupe Pavlov’s Dog.

Quoi qu’il en soit de cette genèse compliquée, les musiciens de Pavlov’s Dog enregistrent d’abord un premier acétate dans un studio de Pékin (Illinois). C’est la première trace sonore des œuvres de Pavlov’s Dog et elle a malheureusement disparu car le studio a brûlé depuis. Le groupe parvient néanmoins à signer sur le label ABC Dunhill, ce qui occasionne la sortie de leur premier album « Pampered menial » en 1975. Pour sortir ce disque, le groupe touche d’avance la somme faramineuse de 600 000 dollars. Juste au moment de la sortie de l’album sur ABC, la maison Columbia récupère le groupe dans son catalogue et ressort le disque dans la foulée avec une nouvelle avance de 600 000 dollars.

« Pampered menial » est produit par Sandy Pearlman et Murray Krugman, qui s’étaient déjà illustrés sur les enregistrements de Blue Öyster Cult. La pochette est une gravure anglaise du XIXe siècle, signée Sir Edwin Landseer et représentant un molosse pensif sur la marche d’une porte de ferme. Une autre gravure représentant un gracieux chien de chasse dans un opulent décor illustre le verso, comme une réponse à la tristesse et à la misère de la première image.

L’album démarre avec ce qui sera le morceau immortel de Pavlov’s Dog, la ballade « Julia », où s’illustre la voix de falsetto pointue de David Surkamp, une voix reconnaissable entre mille et que l’on peut rapprocher de celle de Geddy Lee de Rush. Piano automnal, ambiance mélancolique, amours brisées, ce titre ferait pleurer comme un enfant n’importe quel ministre de la Défense nord-coréen. L’empreinte générale du disque est assez progressive, voire jazzy, parsemée de mélodies tristes (« Late November », « Episode », « Of once and future kings ») mais laisse surgir de temps à autre des descentes hard rock bien senties (« Song dance », l’excellent « Natchez trace », l’épique « Fast gun »). Le morceau « Theme from Subway Sue » possède en fait un titre qui n’a rien à voir avec les paroles, Siegfried Carver ayant mal compris le chant de David Surkamp qui chantait « some day it’s you » et l’a retranscrit « Subway Sue ». Cela n’empêche pas ce morceau d’être une superbe ballade nerveuse et tailladée par la voix ultra-sonique de David Surkamp. Piano, mellotron, violon et flûte donnent une touche très européenne à cet album qui ne rencontre pas un grand succès aux États-Unis mais impressionne les foules en Europe.

Pavlov’s Dog continue sur sa lancée avec un deuxième album « At the sound of the bell », objet d’une autre chronique.

Pays: US
Esoteric Recordings ECLEC 2381
Sortie: 2013/03/25 (réédition, original 1975)

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