EDIBLE WOMAN – Nation
Pochette atroce entre Walking Dead et Elephant Man, après le saint à l’oeil au beurre noir des Narrow Terence, la production musicale de ce début 2013 est particulièrement amochée. Ces Bolognais (pas ceux qu’on trouve dans les lasagnes) comptent parmi leurs fans le génial Julian Cope, un des meilleurs critiques vivants de ce monde, également zoroastre. Donc on écoute.
« Heavy Skull » d’entrée ouvre les festivités avec un riff de guitare sur un mode afro. Bof bof. Les Edible Woman se la jouent math rock je sais pas quoi, mais n’est pas Mogwai qui veut. « Safe and Sound » est en territoire hardcore déstructuré singeant les Jesus Lizards mais re-bof. « Psychic Surgery », c’est effectivement l’effet de ce morceau sur mes oreilles, une douleur sans anesthésie. Oh, mais j’y entends des échos des Cramps ou de Joy Division, ça sauve le morceau. « A Hate Supreme » est assez rigolo. Peut-être que si ce groupe était anglais on les prendrait au sérieux et c’est là tout le problème. Mais connaissant Julian Cope et ses analyses musicales au dixième degré, on se dit qu’il faut faire peut-être la même chose pour apprécier ce disque. « Cancer » se fait la belle et part en vrille après un début mollo, se radoucit avec une voix d’outre-tombe.
Petit à petit, ces druides viennent nous posséder : par des mélodies épiphaniques que l’on vient à chanter après une demi-écoute et par une urgence rythmique merveilleusement épuisante. Edible Woman surfe sur une sorte de folie musicale réminescente de No Means No et de Killing Joke. Non, l’écoute de cet album ne laisse pas indemne. Et finalement, on adhère plutôt à l’exercice.
Pays: IT
Santeria/Rough Trade
Sortie: 2013/02/22
