CD/DVDChroniques

ARRS (The) – Soleil noir

Notre évaluation
L'évaluation des lecteurs
[Total: 0 Moyenne: 0]

À l’heure où on lira ces lignes, la plupart de ceux qui connaissent les Français de The ARRS et ceux qui apprécient le métal hardcore à la française auront déjà eu l’occasion de se passer entre les tympans ce « Soleil noir », quatrième album studio des Parisiens sorti en octobre dernier, ce qui fait déjà plus de quatre mois.

Mais mieux vaut tard que jamais pour présenter cet album, qui marque à nouveau une progression qualitative dans la discographie d’un groupe qui n’a fait que bonifier avec le temps. Le temps remonte déjà à loin puisqu’on retrouve les traces de la création de The ARRS en 1998, autour de Nico (chant), Pierre (guitare), Toki (batterie), Paskual (guitare) et Erwan (basse). Le nom du groupe est une contraction de Alien’s Rights Respect Sect, tout un programme. La formation se dédie corps et âme au hardcore et au métal le plus extrême et c’est en 2005 que The ARRS sort son premier album « Et la douleur est la même », précédé en 2003 du EP « Condition humaine ». Entretemps, Erwan a laissé sa place à Jérôme et The ARRS est fin prêt à conquérir les scènes et les fans grâce à un jeu de scène percutant et à la violence de sa musique. Ses passages au Furyfest en 2005 et au Hellfest en 2007 sont encore évoqués au coin des feux des chaumières par des fans encore tout émus.

Côté disques, le groupe gagne aussi peu à peu ses médailles avec « Trinité » (2007) et surtout « Héros assassin » (2009), qui révèlent toujours un peu plus la puissance sonore et le style de The ARRS. Le quintette subit quelques changements en 2011 avec le départ de Jérôme (remplacé par Phil) et de Paskual (remplacé par Stefo). Paskual étant une des chevilles ouvrières de The ARRS depuis les débuts, il fallait se poser la question de savoir si le nouvel album en préparation allait pouvoir se hisser au niveau des précédents. D’autant plus que le passage du groupe sur un nouveau label, Verycords, était une autre inconnue à intégrer dans l’équation.

Le résultat final se révèle être une excellente surprise, pour ceux qui aiment les fins heureuses. Il faut dire que « Soleil noir » a été enfanté par des sorciers du son à qui on ne la fait pas. Il y a d’abord l’hexagonal Fred Duquesne (Mass Hysteria, Watcha, Empyr) à l’enregistrement et au mixage. Il y aussi au mastering le légendaire Magnus Lindberg (musicien de Cult Of Luna dont les activités de production l’amènent de plus en plus à fréquenter des groupes français : Aqme, The Prestige). De son côté, The ARRS a particulièrement soigné l’écriture de ses morceaux et affûté ses guitares. Il en résulte onze titres d’une implacable brutalité, aux riffs tranchants et à la rythmique polymorphe et hyper-speedée. Le chant est hurlé mais perceptible, ce qui permet de se repaître de paroles sombres, désabusées et impitoyables. Pas de temps morts, de la baffe à tous les étages, si possible avec une main de fer dans un gant d’acier. « Du berceau à la tombe » abat sur le front trente tonnes d’obus lourds dès le départ. Suivent d’impeccables tueries comme « L’âme la plus noire », « Fahrenheit », et un final qui ne laisse rien debout avec « Invincible » et « Authentiques/Indignés ». Les influences In Flames sont très bien transcendées et The ARRS parvient sans problème à livrer ici une œuvre marquée de son sceau.

Il faudra maintenant compter The ARRS au sommet de la hiérarchie du métal français, aux côtés de Mass Hysteria, Watcha, Eths, Aqme, L’Esprit Du Clan, Zuul FX ou Gojira. Pourvu que ça dure !

Pays: FR
Verycords
Sortie: 2012/10/29

Laisser un commentaire

Music In Belgium