NARROW TERENCE – Violence With Benefits
Fondé par les frères Antoine et Nicolas Puaux, Narrow Terence trouve l’origine de son nom dans l’association du mot ‘Narrow’ et du prénom Terence qui fût pour les fondateurs « l’une des rencontres humaines les plus déterminantes pour leur avenir de musiciens », « un grand gars calme et charismatique au style nordique, féru de musiques en tous genres », décédé peu après leur rencontre. Associés, les deux mots créent donc un personnage, « Narrow Terence » (littéralement : Terence l’étroit), « à la fois muse, icône et narrateur imaginaire des chansons du groupe ».
En 2005, les frères Puaux, originaires de Rognes dans les Bouches-du-Rhône, se rendent à Paris. Narrow Terence intègre la famille Microbe et sympathise avec les nombreux autres artistes résidents des murs (Ben’s Symphonic Orchestra, Morning Star, Hyperclean, Yvan Hiot…). Le premier album de Narrow Terence, « Low Voice Conversation » paraît en mai 2007. « Narco Corridos » est sorti en mars 2010. Le titre du disque, s’inspire d’un des épisodes de la série américaine The Shield, et fait référence à ce phénomène musical né au Mexique qui voit des malfrats passer commande auprès de musiciens populaires locaux afin que ces derniers chantent leurs ‘exploits’ dans leurs chansons.
Fin 2010, suite à une altercation violente après un de leurs concerts, la tournée de Narco Corridos est momentanément suspendue. Le groupe a été condamné à 150h de travaux d’intérêt général – le juge d’application des peines a accepté qu’ils les effectuent dans une école de musique. À l’automne 2011, près d’un an après les événements, le groupe revient sur scène pour quelques dates. Ils annoncent, par la même occasion, la parution courant 2012 d’un concept album, « Violence With Benefits », né de leurs neuf derniers mois qu’ils qualifient de « très obscurs »., Sur la pochette du disque, c’est Saint-Charles de Boromée qui nous observe fixement alors qu’il souffre d’un œil au beurre noir. Un saint qui guérit et fait des miracles peut donc encore assumer une souffrance visible à l’œil nu. L’album a été enregistré dans une chapelle baroque en live.
Parmi les influences musicales revendiquées, on trouve notamment Tom Waits (pour la voix, grave et rocailleuse), Nick Cave (les chansons évoquent souvent le meurtre et la culpabilité), notre Arno national ou encore Ennio Morricone, John Barry ou Danny Elfman (pour l’aspect très cinématographique des titres).
Incarnation parfaite de leur savoir-faire, le titre « Wet Dead Horses », un ancien morceau retravaillé, passe par tous les états émotionnels. Débutant comme une chanson sombre et rythmée, il se transforme peu à peu en western crépusculaire aux voix menaçantes et aux chœurs grandioses. Le reste de « Violence With Benefits » est à l’avenant, des titres pas franchement gais mais qui vous décrochent un bel uppercut quand on ne s’y attend pas. À leurs bonnes étoiles ou planètes, dans l’orbite des regrettés Venus, dont le fantôme plane autour de ce disque.
Pays: FR
Enkirama 2013
Sortie: 2013/01/28
