HALLEBEEK, Richard – RHP II – Pain in the Jazz

Né en 1969, ce guitariste batave a suivi le parcours classique d’un musicien doué de son époque : découverte jeune de l’instrument (à dix ans dans son cas), solide formation au conservatoire (d’Amsterdam), perfectionnement dans une école américaine (à Los Angeles), quelques concours et démonstrations, rencontre à ces occasions de talents établis et opportunités diverses. Il entre ainsi dès 1994 dans l’écurie de Mike Varney, enregistre et se produit ensuite avec des artistes du gabarit de Scott Henderson, Frank Gambale, Carl Verheyen, Marco Minnemann, Allan Holdsworth, Shawn Lane, …

Pour cet enregistrement, outre les invités d’un certain renom ou d’un renom certain suivant le cas, la plupart plutôt de sa génération, Richard Hallebeek ne s’est entouré que de compagnons fidèles. En fait, depuis de nombreuses années, les quatre musiciens à la base de ce projet jouent ensemble sur scène ou en studio, indistinctement sous le leadership de l’un ou de l’autre. Ils se connaissent donc parfaitement et cela se ressent dès la première écoute.

Leur musique est complexe, harmonieuse et idéalement mise en place. Les compositions sont de qualité, quel qu’en soit leur auteur. Chaque musicien s’appuie sur une technique indiscutable. En général, le guitariste et ses invités jouent beaucoup de notes, toujours avec art et aisance. Les duels sont fréquents et intenses, sans longueurs ni surcharges. La rythmique est riche et efficace, avec en son sein un bassiste particulièrement impressionnant et volubile, audacieux et Funky. Le claviériste enrobe ou pose la petite touche nécessaire. Il s’avance moins souvent en solo, mais le fait toujours à bon escient et de façon remarquable. « People » étale merveilleusement tout le potentiel de ce quatuor.

Les collaborations diverses apportent aussi une dimension intéressante, ne serait-ce qu’en amenant une diversité supplémentaire automatiquement liée à l’origine et au style des invités. Certains titres deviennent même alors de petits bijoux. Le sommet absolu est atteint avec le fantastique « Bring It On », vitaminé par Guthrie Govan (Asia, GPS, The Aristocrats). « Speed of the Blues » avec Kiko Loureiro (Angra) et « Amelia » avec le papy Randy Brecker (The Eleventh House, The Brecker Brothers, …), tout deux dans l’esprit de Weather Report et Jaco Pastorius, « Think of Something », dans la ligne du Focus le plus Jazzy, et « Third Phase », aux multiples atmosphères, sont d’autres pièces d’anthologie. Le reste n’est jamais à dédaigner.

En conclusion, « Pain in the Jazz » fait partie des bonnes surprises de ce début d’année. L’univers de la Fusion Jazz-Rock reste toujours aussi foisonnant. La carrière de Richard Hallebeek et ses trois partenaires méritent aussi une attention particulière.

Les titres (67’20) :

1. Wristkiller (Vollink)(5’22)
2. Third Phase (Hallebeek)(10’10)
3. Bring It On (Hallebeek)(7’04)
4. Pain in Jazz (Hallebeek)(5’46)
5. People (Hallebeek)(9’16)
6. Speed City Blues (Larsson)(7’58)
7. Amelia (Pastorius)(5’08)
8. Think of Something (Cornelissen)(5’30)
9. East Side Bridge (Vollink)(9’19)
10. New World (Hallebeek)(1’47)

Les interprètes :

• Richard Hallebeek : Guitares
• Lalle Larsson : Claviers
• Frans Vollink : Basse
• Sebastiaan Cornelissen : Batterie
  +

• Alex Machacek : Guitare (1)
• Jose de Castro : Guitare (2)
• Martin Verdonk : Percussions (2)
• Guthrie Govan : Guitare (3)
• Eric Gales : Guitare (4)
• Kiko Loureiro : Guitare (6)
• Randy Brecker : Trompette (7)
• Ada Rovatti : Saxophone (7)
• Andy Timmons : Guitare (8)
• Greg Howe : Guitare (9)

Pays: NL
Richie Rich Music
Sortie: 2012