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HAWKWIND – Palace springs

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La longue histoire des space-rockers anglais d’Hawkwind continue d’être remise en lumière par le label Atomhenge, filiale d’Esoteric Recordings spécialisée dans les rééditions des albums du groupe de Dave Brock, fondé en 1969 et qui est toujours actif de nos jours.

Nous avons eu l’occasion de présenter certains de ces disques par le passé et nous continuons le périple au début des années 1990 avec ce « Palace springs », qui était au départ un album live simple mais qui est désormais doublé d’un CD bonus retraçant un concert californien de 1990. Le fan d’Hawkwind se frotte déjà les mains et il a bien raison car tout ceci est de très bonne facture.

À l’époque de la sortie de « Palace springs », en 1991, Hawkwind sort d’une phase de mutation où son personnel a beaucoup changé. Le batteur Denny Thompson est parti en 1989 et c’est l’ex-Dumpy’s Rusty Nuts Mick Kirton qui reprend les fûts, rejoignant une équipe à l’époque composée de Dave Brock, Alan Davey, Harvey Bainbridge et Huw Lloyd-Langton. Kirton reste peu de temps et laisse sa place en septembre 1989 à Richard Chadwick, qui est depuis lors toujours membre d’Hawkwind, ce qui fait de lui le deuxième plus ancien membre du groupe, avec le grand patron Dave Brock. Il n’y a pas que Chadwick qui fait son entrée dans Hawkwind à l’époque, il y a aussi Simon House qui remplace Huw Lloyd-Langton et qui est en quelque sorte un revenant puisqu’il avait déjà servi les desseins du groupe dans les années 70.

Cette nouvelle équipe enregistre l’album « Space bandits«  en 1989 et participe à l’émission Bedrock sur la chaîne télé anglaise Channel Four, avec un concert qui déçoit Dave Brock car le light show n’est pas à la hauteur de ce qu’il espérait. Quand on a l’habitude de déployer un light show capable d’épuiser l’énergie d’une centrale nucléaire, il n’est pas étonnant d’avoir quelques petites désillusions face aux moyens de la télévision britannique. Simon House ne reste pas bien longtemps et Hawkwind entreprend une tournée automnale en 1990 en compagnie de la chanteuse Bridget Wishart (ex-Hippy Slags).

C’est cette tournée aux États-Unis qui donne naissance à « Palace springs », un album live retraçant un concert donné au Palace Theater de Los Angeles le 10 octobre 1989. Dès la première écoute, on est étonné de ne presque pas entendre de bruits de foule, l’enchaînement des morceaux donnant l’impression d’éviter les intermèdes où le public manifeste sa joie. Il y a d’ailleurs deux titres enregistrés en studio qui ouvrent l’album (une réinterprétation de « Back in the box » figurant à l’origine sur l’album « Space bandits », et « Treadmill »). Mise à part « Heads » qui figure sur « The xenon codex » de 1988 et que l’on retrouvera aussi sur l’album « Dave Brock and the agents of chaos«  (1988), la plupart des titres de cet album sont des classiques. « Lives of great men » vient de « Warrior on the edge of time » (1975), où il est connu sous le nom d’« Assault & battery, part 1 ». « Time we left », en provenance de « Doremi Fasol latido » (1972), n’est plus à présenter et « Damnation alley » peut aussi être écouté sur « Quark, strangeness and charm«  (1977). La production, l’énergie sur scène et la sélection bien pensée des morceaux font de cet album live un des meilleurs de la discographie d’Hawkwind, à rapprocher du classique « Space ritual » de 1973.

Mais là où Atomhenge nous gâte, c’est avec l’insertion d’un deuxième CD retraçant un concert donné à l’Omni Theater d’Oakland le 16 décembre 1990. Ce concert a été très brièvement diffusé sous le titre de « California brainstorm » en 1992 et apparaît ici avec une qualité de son irréprochable. Au programme, du classique d’Hawkwind (« Ejection », « Brainstorm », « Assassins of Allah », « Reefer madness ») ou les plus récents « TV suicide » et « Images ». Ce sont la plupart de ces morceaux qui permettent à l’auditeur d’être emporté dans de longues chevauchées électroniques où s’entremêlent guitares acides et nerveuses, nappes de synthétiseurs en provenance de Saturne et chant cosmonaute. Et en y cherchant bien, on pourrait même conclure que ce second CD est plus captivant que le premier, mais c’est vraiment une question de nuances.

Après cette tournée de 1990, Hawkwind commet l’exploit de tourner l’année suivante sans son fondateur Dave Brock, pris par d’autres projets solo. C’est Steve Bemand qui le remplace brièvement et à la fin de cette tournée, les départs de plusieurs membres laissent Hawkwind en formule trio, avec Dave Brock, Richard Chadwick et Alan Davey aux commandes. Cette formule aborde 1992 et 1993 avec les albums « Electric Tepee«  et « It is the business of the future to be dangerous« , d’autres épisodes de la grande saga Hawkwind.

Pays: GB
Atomhenge ATOMCD 21034
Sortie: 2012/10/29 (réédition, original 1991)

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