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SOMNAMBULIST (The) – Sophia Verloren

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Voici venir une démarche des plus particulières avec cet opus où une équipe internationale de musiciens a participé à l’élaboration d’un kaléidoscope sonore basé sur l’album « Moda Bordeline » produit en 2010. Trio basé à Berlin où l’on trouve des musiciens venant d’Allemagne, d’Italie et de France, celui-ci pratique la fusion à outrance en mélangeant tous les genres existants. À mi-chemin d’un Deus ou d’un Tom Wait, le groupe joue une musique classée entre l’after-punk et le néo-wave proche de groupes tels que Tuxedomoon ou Birthday Party, l’ancêtre de Bauhaus. Tout un programme donc pour un voyage initiatique où certains vont certainement être déroutés !

Enregistré durant l’année 2011 entre la Toscane et Berlin, cet opus met en avant une équipe constituée de musiciens venus de tous les horizons, avec aux commandes Marco Bianciardi, Rafael Bord et Marcello Busato. Pour les seconder, d’autres artistes venus de Nouvelle-Zélande, de Belgique et d’Allemagne assureront la pratique d’un grand nombre d’instruments parmi lesquels le violon, le piano, le vibraphone ou le saxophone qui accompagneront un orchestre rock. « My Own Paranormal » démarrera sur des bruitages ancestraux et métaphysiques pour aboutir à un post-punk teinté de grunge où le chant sera grave et chargé. On y décèlera une pointe d’humour dans un final plus décousu. « Logsailor » gardera le cap d’un rock brumeux où le violon et la guitare nous réveilleront d’un ensemble un peu monocorde où la voix finira par s’ouvrir. À mi-chemin du punk-rock et du grunge, cette seconde composition, tirée pour moi en longueur, s’éveillera malgré tout en fin de parcours.

« And The Snow Still Falls » commencera tout en légèreté, étrange et oppressant à la fois, jusqu’au moment où la voix et la guitare apparaîtront pour nous soulager l’esprit. « Dried Fireflies Dust » commencera lui aussi sur un tempo lancinant proche des films d’horreur pour se métamorphoser, par la suite, en punk-rock psyché complètement déjanté ! Le final se perdra dans les ténèbres. « Sophia Verloren » sera charpenté de la même manière avec une architecture au départ sobre, puis envolée vers l’anarchie et enfin retour au calme. « A Daisy Field » sera une plage assez calme où l’instrumentation portera un chant à la fois masculin et féminin. « Steam », quant à lui, nous replongera dans l’univers de nos amis avec une composition où s’entrechoquent punk-rock et rock’n’roll. Tempo techno, bruitages et chant graveleux complétant le tableau, c’est le violon qui apportera un léger moment d’apaisement en partie centrale du morceau. C’est « Monday Morning Carnage » qui clôturera cet étrange album par une musique à mi-chemin du classique et du jazz, proche peut-être du cabaret. Un passage plus nerveux et plus rock fera monter le chant et le piano.

Quelle tâche difficile de rendre un verdict sur un album à la fois si varié et si étrange ! Déroutant, envoûtant parfois et même inquiétant, la musique pratiquée ici nous ramènera vers les 80’s quand punk-rock, batcave et renouveau du psychédélisme nous ont apporté tant de groupes décalés parmi lesquelles on pourrait citer Psychedelics Furs, Skeletal Family, Virgin Prunes mais aussi le grand Nick Cave. Ajoutons ici quelques éléments du classique et du jazz avec parfois quelques longueurs. Exit les frileux et adressons-nous aux libertins musicaux qui devraient accrocher à cette étrange alchimie. Si vous cherchez quelque chose qui vous retourne le cerveau, voilà l’objet de votre futur délire !

Pays: IT/DE/FR
Solaris Empire SE021 / Acid Cobra Records AC023
Sortie: 2012/11/23

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