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SPONTANEOUS COMBUSTION – Triad

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Spontaneous Combustion est un jeune trio heavy rock progressif et psychédélique du Dorset qui a la chance de rencontrer le légendaire Greg Lake (King Crimson, Emerson Lake & Palmer), qui leur permet de sortir un remarquable premier album en janvier 1972, sur le label Harvest, sous-marque d’EMI. Ce sera la seule chance du groupe car son œuvre passe totalement inaperçue à l’époque, ce qui est une des plus grandes injustices depuis le procès de Jeanne d’Arc. Nous avons eu l’occasion de parler du premier album « Spontanous Combustion », voici maintenant le second, également réédité ces temps-ci par le label Esoteric Recordings.

Nous sommes donc au milieu de l’année 1972 et Spontaneous Combustion revient de tournée où il est allé faire la promotion de son premier 33 tours en première partie d’Emerson Lake & Palmer. Le guitariste et chanteur Gary Margetts fourmille d’idées et a déjà suffisamment de matériel pour un nouvel album. À cette époque, le trio se sent assez fort pour produire l’album seul, sans l’aide d’un mentor comme Greg Lake. Gary Margetts et son frère Tristan Margetts (basse), ainsi que le batteur Tony Brock continuent de produire un excellent rock bien dynamique, aux sonorités progressives et psychédéliques. Ce nouvel album « Triad » qui sort en octobre 1972 est légèrement différent du premier, plus sautillant et plus glam. Il flirte avec le délire sur des titres comme « Spaceship », qui dit que si on n’est pas content, on n’a qu’à aller dans la Lune avec un vaisseau spatial. « Love and laughters » tient un peu la même ligne de conduite, avec ses accords énervés et sa mélodie bravache qui semble jeter des paillettes un peu partout.

Des aspects plus progressifs et plus complexes se retrouvent sur « Brainstorm » ou « Pan », où les rythmiques bien ficelées cohabitent avec de savoureuses parties de guitares en rythmique ou en lead, jamais à court d’idées et toujours en effervescence. Des interventions de synthétiseurs discrets mais costauds ajoutent un côté flashy sur des épisodes qui rappellent parfois Emerson Lake & Palmer. Après la gentille ballade « Rainy day », Spontaneous Combustion aborde son grand œuvre, un « Monolith » en trois parties qui affiche près de dix minutes de solos ébouriffés, de changements de rythmes et d’une impeccable maîtrise de l’électricité.

Oui, « Triad » est un album aussi remarquable que son prédécesseur et, comme celui-ci, ne connaît aucun succès commercial. Si Harvest, qui avait déjà beaucoup à faire avec des poulains chevronnés comme Deep Purple ou Pink Floyd, s’était un peu décarcassé pour les petits Spontaneous Combustion, le cours inéluctable des choses aurait peut-être pu être contrecarré. Mais il n’en fut rien et Spontaneous Combustion se retrouva contraint à la séparation, rejoignant du même coup les dizaines de groupes anglais talentueux n’ayant jamais pu accéder à la lumière du jour, les Aardvark, Dogfeet, Fuzzy Duck, Mayblitz, Cressida, Afffinity, Clear Blue Sky, Gracious, Leaf Hound, j’en passe et des meilleurs.

Après l’expérience Spontaneous Combustion, le batteur Tony Brock rejoindra le groupe Strider et fera partie des Babys à la fin des années 70. Ce groupe connaîtra un énorme succès aux USA, ce qui amènera Tony Brock à jouer dans le groupe de Rod Stewart pendant une dizaine d’années et de passer les années 90 dans The Farm Dogs, le combo de Bernie Taupin, le parolier bien connu d’Elton John.

Comme pour la réédition du premier album, la maison Esoteric Recordings a prévu des bonus pour l’album « Triad ». Le premier est une face A du 45 tours « Gay time night/Spaceship », sorti à l’époque en appui de l’album. Les deux suivants sont deux versions différentes du fameux « Sabre dance », sorties sur le dernier 45 tours de Spontaneous Combustion en janvier 1973. Avec les deux CD Esoteric Recordings et les bonus, vous avez l’œuvre complète de Spontaneous Combustion et vous pouvez partir sur les routes convertir les ignorants aux bienfaits de ce formidable combo qu’il faut impérativement redécouvrir.

Pays: GB
Esoteric Recordings ECLEC 2340
Sortie: 2012/08/27 (réédition, original 1972/10)

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