LE MINUS – Make my day
En ces temps de crise et de tristesse ambiante, la tentation serait grande de plonger dans la déprime et de s’écouter en boucle du funeral doom metal ambiant finlandais ou l’intégrale des disques d’Étienne Daho. Mais comme disait John Kennedy, il ne faut pas se laisser abattre et nous ne saurions trop conseiller l’auditeur candidat à la morosité de soigner ses tendances malsaines avec le rock fusion pétillant et rafraîchissant des Toulousains de Le Minus, qui, avec ce « Make my day », sortent leur deuxième album.
Le Minus, le nom est étrange, on en conviendra. Cela semble a priori assez péjoratif et pourrait faire penser que le trio composé de Lord Murray (basse et chant), Lionel « Captain » Lavergne (guitare et chœurs) et Clarence « Mox » Mocquet (batterie) a volontairement cherché à se sous-estimer. Il n’en est rien et il vaut mieux s’appeler Le Minus et être un bon groupe que de s’appeler Les Meilleurs et être une bande de brêles.
Avec Le Minus, les amateurs de fusion frénétique et rythmée vont être à leur aise. Le groupe affiche sans complexe des influences héritées de Primus, Rage Against The Machine, Red Hot Chili Peppers et même Placebo pour certaines parties chantées. Dès les premières notes de « Next », le premier morceau, on est environné de sonorités rappelant immanquablement Infectious Grooves ou Primus. Le Minus sait aussi dispenser des riffs bien carrés cohabitant avec de la rythmique jazz funk, dans une harmonie parfaitement schizophrénique (« Told you so »). Les choses commencent à devenir de plus en plus sérieuses avec un « Playing with echoes » qui frappe l’imaginaire par ses rythmiques funky, son chant haché entre Mike Patton et Jonathan Davis, et toujours ces coups de fouet assénés par la guitare.
Le Minus continue ainsi ses petites expériences funko-métalliques sur « Never forgive, never forget » (sorte de rencontre entre Metallica et Slayer pour les rythmes et Alice In Chains pour les mélodies), « My first and only lesson » (un concentré de grunge, de rap et de funk metal qui tient dans une petite boîte), « Castle doctrine » (mid-tempo qui permet de souffler), « One parachute » (qui réveille tout le monde d’un coup), « Chaos rains » (une espèce de tango décadent gonflé au triphasé) et « Journey’s end » (petit slow aux refrains énervés qui signe l’arrêt des combats). On a vu mieux mais on a aussi vu pire dans le genre et Le Minus s’en tire ici parfaitement bien.
Pays: FR
Suminelbug 1
Sortie: 2012/05/01