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OXYGENE8 – Loop1

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Oxygene8 est fondé au début des années 2000 en Arizona par la bassiste Linda Cushma. C’est une formation à géométrie variable qui s’ancre également autour du guitariste Claudio Cordero et du bassiste Kiko King. Le trio sort un premier album en 2003, du nom de « Poetica ». Il y aura aussi un EP « Freak of chance » en 2007 avant que l’on entende à nouveau parler d’Oxygene8 qui revient cette année avec un projet ambitieux, « Loop1 ».

Loop en anglais, c’est une boucle, et c’est ici le concept total de ce nouveau disque. Linda Cushma et ses musiciens ont en effet conçu un album sensé s’écouter en boucle. Et pour ce faire, ils n’ont mis sur ce disque qu’un seul et unique morceau de 56 minutes. Il va falloir s’accrocher…

Le groupe souligne l’originalité profonde d’une telle entreprise, mais il faudrait quand même rappeler que l’idée du morceau unique sur un album a déjà été exploitée. On citera par exemple pour mémoire et de façon non exhaustive le « Jerusalem » de Sleep (52 minutes de doom sludge bien lourd) ou les 42 minutes de « The local fuzz », cinquième album des stoner maniacs de The Atomic Bitchwax en 2011.

Oxygene8 bat certes un record de durée avec ses 56 minutes, mais la structure de son album dénote en fait une succession d’épisodes qui auraient pu faire l’objet de sept ou huit morceaux différents à ranger dans un album traditionnel. Il n’y a pas de leitmotiv revenant régulièrement, mais l’idée du groupe a été de créer un effet de boucle, non seulement pour tout l’album mais également pour chacun des éléments le composant.

Pour ce faire, Linda Cushma a réuni autour d’elle une poignée de musiciens extrêmement confirmés : Tim Alexander (batterie, ex-Primus), John Humphrey (basse, qui a joué avec Scott Henderson, Carole King, Jean-Luc Ponty ou Savoy Brown), Joe Myers (guitare, qui a partagé la scène avec Adrian Belew, Daniel Lanois, Todd Rundgren, Tori Amos ou Warren Zevon), Fatimah Halim (chant) et bien sûr le fidèle Claudio Cordero. La production est assurée par Steve Parrish, un pilier des studios Desert Coast de Phoenix dans l’Arizona.

Le résultat est un album intéressant entre progressif, psychédélisme, ambiances africaines, passages plus dansants, teinté de lueurs planantes appelant à la paix et à la réflexion. Encore une fois, les épisodes sont tellement bien distincts les uns des autres qu’ils auraient pu constituer un album classique ponctué de morceaux différents. Il est assez aisé d’additionner huit morceaux les uns aux autres et affirmer que c’est un morceau unique. Mais hormis ce petit tour de passe-passe comptable, l’atmosphère générale de l’album et la qualité de l’instrumentation (la basse et la batterie, notamment, sont époustouflantes) forcent le respect et permettent de trouver ici tout ce qu’il faut pour passer un moment entièrement dédié à la musique. À écouter bien enfermé dans sa chambre, de façon à ce que personne ne vienne vous déranger pendant 56 minutes.

Pays: US
Autoproduction
Sortie: 2012/06/07

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