DAY OF PHOENIX – Wide open N-way
Day Of Phoenix est un des premiers groupes progressifs danois de la fin des années 60 à être reconnu à l’étranger. Les paroles sont chantées entièrement en anglais et leurs deux disques sont produits par Tony Reeves, l’ancien bassiste des progressistes anglais de Colosseum. Le groupe est formé en 1968 par Cy Nicklin et trois anciens du groupe beat The Maniacs : Ole Prehn (guitare et chant), Karsten Lyng (guitare), Jess Staehr Nielsen (basse), avec Hendrik Friis en complément à la batterie. Au début, ils réalisent un single, figurent dans le film Helle for Lykke et écrivent la bande-son du film Stine og Drengene avant que Nicklin ne les quitte pour rejoindre Culpeper’s Orchard. Jess Staehr Nielsen est quant à lui remplacé par Erik Stedt (ex-Beefeaters, qui disparaît accidentellement peu après la sortie du premier album).
Avec le nouveau chanteur Hans Lauridsen, Day Of Phoenix enregistre son premier album à Copenhague en 1970. Leur son est un mélange inhabituel et ambitieux d’influences west coast (genre Grateful Dead sur « Anthem of the sun »), de folk-rock rural et de jazz à la Burning Red Ivanhoe, un autre groupe danois majeur. Certains musiciens du groupe Coronarias Dans viennent donner un coup de main au piano et à la basse et les bandes sont mixées à Londres où Decca sort l’album sur une de ses filiales pour le marché anglais et européen. En Scandinavie, c’est Sonet qui distribue l’album. Ce disque est tout simplement admirable et forge le haut du pavé en matière de rock progressif au Danemark. Trois titres flirtant avec les 12 minutes (« Wide open N-way », « Cellophane # 1 / Cellophane # 2 »,« Mind funeral ») permettent de longues élaborations de guitares, soutenues à chaque instant par une section rythmique ferme et souple. Day Of Phoenix utilise sans compter une profusion de changements de rythmes, d’amoncellement de tableaux sonores variés et complexes. À la fois reposant et angoissé, le disque fait la part belle à de fantastiques interventions de guitares dont les notes dégoulinent en rivières nerveuses et aériennes. Vraiment du très grand art en matière de rock progressif.
L’excellence de cet album amène un certain succès et place Day Of Phoenix en leader de la scène danoise qui est en plein développement à l’époque. Le groupe se produit au festival de Bergen en octobre 1970 et joue également à la radio danoise en juin 1971.
Après un deuxième album de facture plus classique (« The neighbour’s son »), le groupe se disperse en avril 1972 avant de revenir en juin avec un nouveau line-up composé de Jess Stæhr, Ole Christian Fich, Bo Thrige Andersen, Karsten Lyng et Ole Prehn. Ils font ainsi la première partie du Velvet Underground à Bornholm le 18 juillet 1972. Le personnel change encore peu après avant que Day Of Phoenix soit définitivement enterré en janvier 1973. Ole Prehn fonde Mo-I-Rana. Andersen et Fich rejoignent la nouvelle émanation de Burning Red Ivanhoe. On retrouvera aussi Andersen dans Secret Oyster à partir de 1974.
Ayant fait déjà l’objet de nombreuses rééditions,« Wide open N-way » ressort sur Esoteric Recordings, qui ajoute en bonus les titres « Tell me » et « I think it’s gonna rain », qui figuraient sur un premier single de Day of Phoenix en 1969. Ceci termine de faire de ce CD un objet indispensable pour toutes les bonnes discothèques prog de la planète.
Pays: DK
Esoteric Recordings ECLEC 2331
Sortie: 2012/09/05 (réédition, original 1970)