TRUTH IN BLOOD / DIRTY FINGERS – Suck my split
Comme son titre l’indique, ce CD est un disque commun intégrant des morceaux de Truth In Blood et Dirty Fingers, deux combos hardcore carolorégiens qui coopèrent habituellement sous la casquette commune Black Land Crew. Quelques musiciens jouent dans les deux groupes, ce qui fait de la relation entre ces deux formations un cousinage très rapproché ou une entité bicéphale.
Des deux, c’est surtout Dirty Fingers qui est le plus visible. Formé en 2007, il propose un hardcore de facture old school, dans la tradition rigoureuse du genre qui veut qu’à un demi-ton ou à une demi-croche près, on n’est plus dans le hardcore. Ayant déjà gagné plusieurs concours, Dirty Fingers s’est aussi fait remarquer au Tremplin Dour de 2009 et a réalisé un premier EP en 2010. Le groupe a complété une tournée de quinze jours au printemps dernier, qui l’a emmené en Belgique, France, Allemagne et même jusqu’en Tchéquie. La scène est un élément naturel pour Dirty Fingers, qui démontre aussi son aspect visuel frappant sur sa deuxième vidéo réalisée avec Truth In Blood et qui figure en bonus du split CD ici présent.
Les morceaux qui figurent donc sur ce disque alternent un titre de Truth In Blood et un autre de Dirty Fingers. Cette alternance fait ressortir les deux styles bien différents des deux groupes : d’un côté le hardcore traditionnel, puissant et hargneux de Dirty Fingers, de l’autre les intonations hardcore plus aventureuses et marquées par un chant death metal extrémiste façon cochon égorgé qui dénature un peu le hardcore de Truth In Blood. Ceci fait « clignoter » l’album : un titre convaincant de Dirty Fingers, un autre plus approximatif de Truth In Blood. Regrouper les groupes de chaque côté du CD aurait été plus judicieux, ce qui aurait permis d’écouter la première moitié pour les amateurs de Truth In Blood ou de commencer à la seconde pour ceux qui préfèrent Dirty Fingers.
Mais que l’on considère la question dans un sens ou dans l’autre, on a toujours affaire à une rage bien amenée, des riffs à la violence turco-mongole et des rythmiques de gorille excité à la Chimay bleue, ce qui permet de passer un bon moment pour les amateurs de brutal. Cette diversité dans les approches de style est aussi savamment résumée dans la pochette, un dessin qui montre toutes sortes de types aux looks variés et délirants confrontés à la seule réalité du hardcore. C’est vrai qu’après 60 bières, la question du chant plus ou moins dans les critères des véritables règles hardcore devient un petit détail insignifiant et l’important, c’est que ça explose.
Pays: BE
Black Land Crew (autoproduction)
Sortie: 2012