MILNER, Paddy – The curious case of Paddy Milner reopened
L’Écossais Paddy Milner peut se vanter d’avoir reçu dès le berceau la visite des bonnes fées de la musique. Son parcours est effectivement jalonné de coups de pouce donnés par ses aînés, que ce soit ses parents qui lui filent le virus originel ou d’autres professionnels prestigieux qui vont mettre sa carrière sur les rails.
Né à Édimbourg en 1980, Paddy Milner passe sa jeunesse dans le Dorset, où il apprend le piano et se passionne très vite pour le jazz et le blues. Alors qu’il est encore étudiant, Milner fait la connaissance du bluesman anglais Todd Sharpville, de dix ans son aîné et avec qui il participe à l’album « The meaning of life » (2001), sur lequel on retrouve des invités prestigieux comme Mick Taylor (ex-Rolling Stones), Leo Sayer ou Snowy White (mercenaire de studio ayant notamment travaillé pour Thin Lizzy et Roger Waters).
Avec ce premier pied à l’étrier, Paddy Milner a les bonnes cartes en main pour préparer son premier album. « 21st century boogie » (2002) reçoit un succès critique conséquent, où l’on loue les qualités pianistiques de Milner, qui s’illustre dans des registres variés comme le jazz, la pop et surtout le blues et le boogie-woogie. C’est Gerry Bron, mythique patron du label Bronze Records (Uriah Heep, Motörhead, Manfred Mann’s Earth Band, Hawkwind…) qui donne à Milner l’occasion d’enregistrer son second disque, « Walking on eggshells » (2004). L’album est produit dans le studio de Phil Manzanera (Roxy Music) et contient une reprise du « Unsquare dance » de Dave Brubeck, qui va cartonner dans les charts jazz et blues. De plus, cinq autres titres de l’album sont coécrits avec le légendaire Pete Brown, connu pour avoir été le parolier de Cream.
Paddy Milner ne déteste pas la reprise puisqu’il intègre de nouvelles versions de « Hey bulldog » des Beatles et « Blister in the sun » de Violent Femmes dans son troisième album « Based on a true story » en 2007. On retrouve d’ailleurs une pelletée de reprises sur son tout dernier album « The curious case of Paddy Milner reopened » : « Come on to my kitchen » de Robert Johnson, « Louisiana blues » de Muddy Waters, auxquelles s’ajoutent en bonus le fameux thème des films de James Bond, « White room » de Cream et même « Come as you are » de Nirvana. Il faut dire que ces deux dernières reprises rock jouées au piano ne sont pas inintéressantes.
Pour le reste, Paddy Milner fournit une suite de morceaux agréables, mais plus dans une veine pop à la Keane ou Robbie Williams que dans une véritable optique blues. Les amateurs de jazz et de pop retrouveront ici davantage leurs petits que les fans avoués de blues. Mais dans l’ensemble, le talent de Paddy Milner, que ce soit au chant ou au piano, est une évidence.
Pays: GB
Blues Boulevard 250313
Sortie: 2012/08/13