VAN DER GRAAF GENERATOR – Alt
Personnellement, j’ai toujours gardé un excellent souvenir de la prestation de Van der Graaf Generator à Charleroi en 1975. Sans conteste, il avait atteint un sommet dans une carrière qu’il avait entamée dès 1967. Pourtant, en 1978, personne ne savait encore que son leader, Peter Hammill, mettrait cette aventure si longtemps en suspens. Il prouvait par là que, malgré une réputation rapidement bien établie dans l’univers du Progressif, Van der Graaf Generator ne constituait pas vraiment sa priorité absolue. D’ailleurs, durant ces onze années d’existence, les interruptions, dissolutions et reconstitutions n’avaient pas manqué, justifiées soit par l’insuccès relatif, soit par les traditionnelles divergences de vues entre membres, soit par des raisons de circonstances. En fait, la volonté de l’artiste de poursuivre une carrière en solo démarrée dès le début des années septante primait depuis longtemps déjà sur le reste.
En 2005 pourtant, il relançait la machine avec, cerise sur le gâteau, les partenaires essentiels de la grande époque : le batteur Guy Evans, l’organiste Hugh Banton et le saxophoniste David Jackson, reparti dès 2007. Cette réunion générait quelques albums recommandables et souvent bien cotés tant par les fans que par la critique, particulièrement « Present » en 2005, « Trisector » en 2008 et « A Grounding in Numbers » en 2011.
Leur successeur ne devrait pas laisser un sentiment aussi positif. Totalement instrumental, « Alt » apparaît comme un assemblage hétéroclite, une maigre pitance jetée à l’auditeur sans réel traitement. Subdivisé en quatorze titres, il est constitué au mieux de simples esquisses, d’improvisations brutes et d’expérimentations diverses enregistrées en studio entre 2006 et 2012. L’inspiration est plus ou moins au rendez-vous, tout comme la volonté des interprètes de développer le sujet. Si au final aucun titre n’apparaît complètement abouti, il est évident que certains possèdent un potentiel incontestable (« Colossus », « Elsewhere », « Midnite or So », « Dronus »).
À côté de cette mine à creuser, le reste s’apparente de banals exercices de chauffe ou de réglages, avec parfois, en prime, une qualité sonore d’arrière-salle.
En conclusion : décevant !
Les titres (61’05) :
- Earlybird (4’01)
- Extractus (1’39)
- Sackbutt (1’53)
- Colossus (6’36)
- Batty Loop (1’14)
- Splendid (3’46)
- Repeat After Me (7’39)
- Elsewhere (4’19)
- Here’s One I Made Earlier (5’42)
- Midnite or So (3’34)
- D’Accord (2’28)
- Mackerel Ate Them (4’50)
- Tuesday, the Riff (2’47)
- Dronus (10’37)
Pays: GB
Esoteric Antenna EVDGCD1003
Sortie: 2012/06/25