TELLIER, Sebastien – My god is blue
Presque pile-poil quatre ans après « Sexuality », son dernier opus et sa prestation mémorable à l’Eurovision, revoilà Sébastien Tellier avec un nouvel album « My God is Blue ». Le bleu y est partout : dans le titre (« My God is Blue »), sur le single (« Pepito Bleu »), sur la pochette… Avec comme toujours, l’éternelle question : foutage de gueule ou chef d’oeuvre ?
Musicalement, dès les premières mesures de « Pépito bleu », on est emporté par un souffle qui ne retombera pas, un tapis volant musical. Pour accomplir ce rêve, Tellier a fait appel à Mr Flash, producteur de l’écurie Ed Banger : « En découvrant sa musique, j’ai été submergé par l’ampleur du son. Il y avait l’Himalaya, des étangs, la jungle, des déserts… En alliant ses productions à mes compositions, j’avais enfin mes toboggans, mes raz-de-marée et mes envolées dans l’espace. C’était le disque que je voulais faire ». Chaque titre raconte une histoire et revisite la disco en nous offrant ce qu’il y a de meilleur dans l’electro (« Cochon Ville »). Il nous replonge dans une dimension enfantine, avec des échos à une poésie Disney (l’intro de « Magical Hurricane »).
Album profondément sensuel et sexuel, car Sébastien est un musicien lubrique. Sébastien commente lui-même le titre « Russian attractions » : « Je me pose ici la question de savoir comment être sérieusement fun, profiter d’un espace de jeu pour réfléchir. Je propose de construire un manège magique, le Lady Action Blue, qui soit un espace de réflexion pour adulte. C’est ce que j’ai ressenti en Russie. Là-bas, l’amusement c’est du sérieux : à l’apéro, on boit trois bouteilles de vodka et après on fait une course de quad ! ».
« My Poseidon » est le seul titre composé avec Guy Man’ (Guy-Manuel de Homem-Christo), un des Daft Punk, sur un tempo lent, grandiloquent et fatal. « Against the Law », morceau de l’album dont Tellier est le plus fier, est un titre en hommage aux coiffeurs pour dames, en mode mid-tempo égaré sur une piste de danse perdue à des années-lumière.
En conclusion, « Yes It’s possible », cerise sur le gâteau avec ces solos de guitare synthé. Le heavy metal au quinzième degré. Ça fait du bien parfois.
Pays: FR
Record Makers REC 82-01
Sortie: 2012/04/23