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ARCHITECTS – Daybreaker

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Les Architects britanniques (il y a plein d’autres groupes qui s’appellent The Architects de par le monde) reviennent avec un cinquième album, le quatrième sur le label Century Media. Après « Nightmare » (2006), « Ruins » (2007), « Hollow crown » (2009) et « The here and now » (2011), Sam Carter (chant), Tom Searle (guitare), Tim Hillier-Brooke (guitare), Dan Searle (batterie) et Ali Dean (basse) lancent « Daybreaker », œuvre qui continue leur exploration du metalcore et du postcore.

Cinq albums, ce n’est déjà pas si mal, Amy Winehouse ou les Sex Pistols auraient aimé en faire autant. Mais n’est pas Amy Winehouse ou les Sex Pistols qui veut et il serait bon de rappeler qu’Amy Winehouse et les Sex Pistols sont entrés dans la légende pour une raison très simple : leur originalité. Ici, les Architects commettent un album qui ressemble comme deux gouttes d’eau à leur précédent album, mais en moins bien… Le problème des Architects est qu’ils avaient atteint un certain sommet avec leur album « Hollow crown », le disque le plus convaincant de leur discographie. Avec « The here and now », ils étaient repassés dans la masse des groupes de metalcore qui font toujours le même genre de truc et beuglent la même révolte, comme s’ils avaient toujours 17 ans et demi. Sauf que le public qui les écoutait au début a grandi, sans doute évolué, et cherche d’autres sensations que les perpétuels arrachages de gorge sur des gros riffs trop mélodiques pour être honnêtes et les effets métalliques ressassés à longueur d’albums par des centaines de groupes tous identiques.

Une des prochaines missions des services secrets britanniques pourrait être de localiser l’usine qui produit à la chaîne des groupes de metalcore tous parfaitement identiques et dépourvus de la moindre originalité afin de la détruire et libérer le monde libre de la pire des plaies : la révolte consensuelle, la menace molle et la violence conçue par des publicitaires. Trop mièvre quand ils se livrent à la mélodie, trop passe-partout quand ils sont dans le métal, les Architects tapent à côté à chaque coup. Y a-t-il la moindre différence entre « The bitter end », « Alpha omega », « These colours don’t run » et « Daybreak », les quatre premiers morceaux de l’album ? Pas vraiment : début mélodique et éthéré, ruades de guitares et un chant hurlé laissant la place à des petits phrasés angéliques sur les refrains. On aimerait entendre, ne serait-ce que dix secondes, une ligne de basse qui n’ait pas déjà été imaginée, un effet vocal un peu nouveau, des breaks qui arriveraient au moment où on ne les attend pas. Mais l’album entier des Architects est fabriqué selon des normes bien précises, celles qui sont censées plaire à un public d’ados ricains abrutis aux jeux vidéo et perdus dans le monde virtuel du Net.

À partir de « Truth, be told », cinquième titre, les Architects tentent encore plus de mélodies dans leurs morceaux, ce qui aboutit immanquablement à plus de mièvrerie et de déjà entendu. C’est ainsi que « Behind the throne » développe une ballade digne des plus mignons films de vampires romantiques pour adolescents, que « Devil’s island » démarre et se termine dans l’asthénie la plus pompeuse et qu’« Unbeliever » achève l’album dans du rythme lent inondé d’un chant gentil plein de bons sentiments et de nappes de synthétiseurs en provenance directe de la confiserie la plus proche. À part un ou deux accès de rage (« Even if you win, you’re still a rat », « Outsider heart »), on ne peut pas dire que les Architects cassent vraiment des briques.

Si « Daybreaker » avait été le premier album de metalcore de l’histoire, il aurait pu convaincre. Le souci, c’est qu’il arrive après plus de dix ans d’exploitation intensive d’un genre qui commence à être sérieusement éculé.

Pays: GB
Century Media
Sortie: 2012/05/28

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