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KEHLVIN – The orchard of forking paths

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Formé en 1999 à la Chaux-de-Fonds, le groupe suisse Kehlvin s’est d’abord appelé Loaf A puis a changé son nom au moment de terminer l’écriture de son premier album « The mountain daylight time » en 2006. À cette époque, le groupe affichait d’excellentes intentions sludge metal et postcore, distillant de lourdes ambiances étirées dans un registre qui collait de près à ce que faisait déjà Isis dans ses débuts ou les Suédois de Cult Of Luna. On a peu d’informations sur le personnel de Kehlvin mais quelques indices glanés sur le Net permettent de penser que ce sont Zen (batterie), Baptiste (basse), Spieli (guitare), Fabien (guitare) et Yonni Chapatte (chant) qui officient toujours dans le groupe. Le nom de Yonni Chapatte n’est pas inconnu aux amateurs de postcore suisse puisqu’il est également le hurleur du groupe Yog depuis 2004.

Après un EP « Holy cancer » en 2008, histoire de faire patienter les amateurs, Kehlvin revient cette année avec son deuxième long format, baptisé « The orchard of forking paths ». Produit par Julien Fehlmann (Unfold, Dirge, Yog, The Ocean) et mixé par Brian Lucey (Black Keys), cet album démontre la bonne santé de la scène underground helvétique. Les Suisses ne jouent plus du cor, perdus dans les montagnes, mais se sont mis à une vision intelligente et sympathique du post-hardcore ou du stoner, si l’on en juge par les travaux de groupes comme Yog ou Monkey 3, par exemple. Kehlvin trouve ici sa part du gâteau avec huit nouveaux titres qui, à l’instar du précédent album, alternent longs morceaux de sept à neuf minutes et pièces plus courtes.

Le nouvel album de Kehlvin part d’un principe simple : c’est du lourd et de l’émotionnel. Kehlvin reste fidèle à ses influences Isis (et aussi Neurosis) et nous balance riffs de plombs et ambiances déchiquetées (« This is mere noise », « Troy von Balthazar »). Imposant et lugubre, le postcore de Kehlvin vient damer les cervelles sous des couches de guitares féroces et hantées, rythmées par une combinaison basse-batterie émettant des ondes colossales. Ces ruades monstrueuses sont de temps à autre calmées par des morceaux un peu plus longs qui ont le temps de développer des atmosphères plus élaborées sur du long terme. Notamment dans ce registre, « The metaphysical trout » et l’impressionnant « Melon fucker » sont parfaitement convaincants.

On ne sait pas encore jusqu’à quel degré Kehlvin va s’imposer dans le monde du postcore mais son très bon deuxième album ne devrait en aucun cas le ralentir dans sa marche vers l’excellence, la conquête de nouveaux fans et le respect de ses pairs.

Pays: CH
Division Records
Sortie: 2012/05/26

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