NADJ – L’Oeuvre au Noir
Si Nadj commence à étudier la musique dès l’âge de cinq ans, c’est à douze ans qu’elle apprend la guitare en autodidacte. Cette auteure-compositrice française n’est pas très connue dans notre petit pays. Pourtant, elle a déjà enregistré trois albums. « L’Œuvre au Noir » est son quatrième. C’est aussi l’album de la renaissance après pas mal d’années de galère.
Ce qui frappe d’emblée chez Nadj, c’est son approche musicale qui puise ses racines chez P.J. Harvey. Cette référence est frappante, et c’est aussi cela qui donne à Nadj une couleur bien particulière, bien loin de ce qu’on entend souvent outre Quiévrain. L’artiste chante en anglais la plupart du temps, mais quelques titres sont en français. En fait, l’album est divisé en trois parties. La première comporte trois chansons en français, même si « Black wedding » qui ouvre l’opus mélange les deux langues. Sur ce titre d’ouverture, l’influence P.J. Harvey est totale et la guitare sort ses riffs. Sombre et mélancolique, « Marcher sa peur » est enveloppé de percussions et de choeurs.
La seconde partie est en anglais. Quatre titres qui nous régalent. D’abord, il y a « Good daughter », un acoustique aux arrangements gabrieliens. Ensuite, le folk intimiste de « Dad is drunk » qui grimpe en puissance sur la fin. Il y a aussi le sombre et intrigant « He falls » aux arrangements minimalistes et le très heavy, à la voix habitée, qu’est le bien nommé « So heavy ». Bref, un milieu d’album très fort.
La troisième partie commence en français, mais se termine en anglais. « Retrouvailles » est un titre plus faible. Nadj nous berce, mais ne nous convainc pas. On lui préfère sans hésiter l’intrigant « Ride the dragon » avec son chant léger et sa guitare aérienne. Enfin, les deux derniers titres s’enchaînent. « Sacred fire » est acoustique, la voix est captivante. Sa seconde partie est électrique et très heavy, peuplée de vocalises pour une fin en apothéose.
Ce quatrième opus de Nadj vaut la peine de s’y pencher. C’est une découverte plus qu’intéressante. Les amateurs de P.J. Harvey devraient apprécier la sensibilité qui transpire de ses chansons.
Pays: FR
Longueur d’Ondes / Anorak Supersport / Pias
Sortie: 2012