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MACHINE (The) – Calmer than you are

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Formé en 2006 à Rotterdam par David Eering (chant, guitare), Hans van Heemst (basse) et Davy Boogaard (batterie), The Machine propose ici son quatrième album, après « Shadow of the machine » (2007), « Solar corona » (2009) et « Drie » (2010). Un album tous les deux ans, donc, avec une régularité d’horloge tant pour la forme que sur le fond. En effet, The Machine formule un rock lourd stoner directement puisé dans la source principale du genre, c’est-à-dire Kyuss ou Queens of The Stone Age.

Au cours de ses années de développement, The Machine a pu passer de longues jams psychédéliques inspirées de Colour Haze à de lourdes envolées de guitares épaisses et opiacées, le tout sur lit de rythmique granitique jouée avec des enclumes et des marteaux-pilons en guise d’instruments. « Calmer than you are » est le résultat de ces pérégrinations sonores et le moins que l’on puisse dire, c’est que le titre est totalement trompeur. Ce nouvel album reste cependant moins aventureux que son prédécesseur « Drie » qui avait été une grosse surprise et qui reste à mon avis le meilleur album de The Machine à ce jour.

Du calme, il n’y en aura que quelques secondes, en guise d’introduction de « Moonward », premier morceau d’une suite de sept, caractérisé par la patience et la longueur de temps : quatre titres dépassent les six minutes, dont trois sont au-delà de huit. « Moonward », donc, démarre les festivités et annonce immédiatement la couleur : les amplis Orange dégorgent par hectolitres des vagues de guitares hululantes, de crépitements gorillesques de batterie et des ronflements robotiques de basse. Dès le départ, le parallèle avec Kyuss est évident, ce qui enlève à The Machine toute légitimité en matière d’originalité, mais leur attire le respect quand il s’agit de vitrifier les cervelles sous des monceaux de décibels lysergiques.

The Machine alterne ainsi sur ce mode cosmique et sidérurgique des attaques courtes (« Scooch », « Grain ») et des efforts un peu plus longs et travaillés, comme le colossal et ultra-kyussien « D.O.G. », et surtout « Sphere (… or kneiter) », longue pièce psychédélique de douze minutes démarrant par un combat furieux et évoluant peu à peu dans la stratosphère. Une rythmique hypnotique permet des improvisations de guitares et d’effets électroniques, qui se font face et se marient dans un maelstrom sonore mystique et psychique. Le tout se termine par là où ça a commencé, l’usine de trains blindés. Il reste pour se finir un « 5&4 » plus direct et plus martial, au mid-tempo menaçant, et un « Repose » gras et huilé qui lâche encore quelques charges de rhinocéros avant de siffler la fin de la partie.

Classique, épais, musclé et idéal pour la détente, cet album de The Machine n’explore rien de nouveau en matière de stoner mais consolide efficacement les bases du campement.

Pays: NL
Elektrohasch 157
Sortie: 2012/04/27

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