MILLER, Rick – Dark dreams
Rick Miller est Canadien et signe avec ce « Dark dreams » son 9e album, Miller ayant débuté sa carrière en 1983.
Qualifiant lui-même sa musique de rock progressif mélancolique, l’écoute de « Dark dreams » confirme sans hésitation aucune que l’on se trouve bien dans cette catégorie musicale. Très influencé par Pink Floyd et surtout par David Gilmour, dans une moindre mesure par les Moody Blues, Miller propose une musique assez convaincante à tendance atmosphérique mais sans mollesse aucune. Tous composés sur un mid-tempo, les morceaux jouent sur les contrastes claviers et guitare, acoustique et électrique, de façon très séduisante. Les soli de guitare sont véritablement réussis, bien construits, chaque note s’imbriquant harmonieusement dans l’architecture globale.
« Return to Uqbar » donne immédiatement le ton : intro flûte, presque une bande-son de film, puis guitare électrique, basse ample mais aérée puis la voix de Miller, suave sans être dérangeante, en phase avec l’instrumentation, et une mélodie accrocheuse, entrecoupée de breaks. « Angels in the forest » confirme que le prog rock de Miller est apaisant, céleste, serein, bercé par des paroles emplies de béatitude bien loin d’un quelconque propos anarchique, révolutionnaire, torturé. En fait, sa tessiture vocale s’inscrit dans la même lignée que celle d’un Paul Roland, mais sans la malice et le second degré de ce dernier.
« Transcension », court instrumental, est en revanche banal et presque « muzakien »… et semble mener avec lui « Quiet desperation », le bien nommé ! Pour le reste, les titres se défendent honorablement, les instrumentations valent le détour, les parties de guitare sont savoureuses, le tout dans une ambiance décontractée. Les instruments tels que la flûte, le violon ou le violoncelle participent avec succès à la richesse de l’instrumentation. Le seul reproche que l’on pourrait édicter à l’encontre de « Dark dreams » est sa linéarité, entendez que lorsque l’on a écouté un titre, les autres se déclinent de la même manière, certes sans redondance, mais avec un même mode opératoire, une même façon de chanter. On aurait aimé être un peu plus surpris, avoir plus de relief dans les structures.
Il n’empêche, Rick Miller nous a concocté un album de rock progressif de qualité, mélancolique et apaisant sans être lénifiant, avec de belles parties de guitares et des ambiances diversifiées. Ce n’est pas du Pink Floyd, mais il y a fort à parier que les amateurs du légendaire groupe et de son guitariste devraient apprécier cet album de Rick Miller.
Musiciens :
- Rick Miller – chant, instruments divers
- Barry Haggarty – guitares
- Kane Miller – guitares et violon
- Mateusz Swoboda – violoncelle
- Nancy Foote – flûte
- Will – batterie et percussions
Liste des morceaux :
- Return to Uqbar 6:13
- Angels in the Forest 8:17
- When the Evening Comes 2:56
- Whispers 5:24
- The Transcension 2:27
- Quiet Desperation 6:49
- Hear the Ocean Roar 3:25
- Man Out of Time 5:20
- The One (Reincarnate) 4:22
Pays: CA
Mals Records 384
Sortie: 2012/05/11
