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MR. FASTFINGER – In motion

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Il y a dans les terres froides de Finlande un garçon qui se fait appeler Mr. Fastfinger et qui élabore dans son studio, sa cave ou sa chambre un rock athlétique reposant sur une formule simple : de la guitare, de la guitare et encore de la guitare. Bref, Mr. Fastfinger fait partie de la confrérie des guitar heroes.

L’album « In motion » vient à nouveau poser la question épineuse du guitar hero, de l’escalateur de manche, de l’excité du fret, du pilote de formule 1 de la gamme pentatonique et du mitrailleur de riffs rapides et sveltes inondant les tympans de notes jouées à la vitesse du son. Cette confrérie a connu son temps glorieux dans les années 80 et 90, avec des coursiers habiles et infatigables comme Yngwie Malmsteen, Chris Impellitteri, Tony MacAlpine, Joe Satriani ou le magnifique Steve Vai. Les solos héroïques de vingt minutes, pied au plancher, les coups fumants ultra-techniques sur les guitares ou les avalanches de notes à tout casser n’avaient aucun secret pour eux. Cette race de cavaliers toujours pressés a été quelque peu mise à mal par le grunge qui a bien failli l’envoyer dans les oubliettes de l’histoire du rock. Depuis, en cette période de solos minimalistes générés par les guitaristes timides ou laconiques qui constituent les nouveaux groupes rock anglais ou américains, on a tendance à prendre les guitar-heroes pour des bêtes curieuses. Bien sûr, il y a les grands, Buckethead, Satriani ou Steve Vai, qui savent toujours défendre leur génie, mais franchement, vous battriez-vous pour le dernier album d’Yngwie Malmsteen ?

Il faut être un inconditionnel du style pour trouver du plaisir dans les solos ultra-performants et rapides qui ont parfois tendance à mettre l’émotion de côté au profit de la forfanterie et de l’esbroufe technique. Les amateurs se régaleront donc à l’écoute de ce « In motion », deuxième album de Mr Fastfinger qui n’hésite pas à vous mettre la double ration en matière de grand jeu à la guitare. Ce disque est essentiellement instrumental, ce qui est une excellente idée quand on a entendu le catastrophique chant death metal sur « Motion beat » (par ailleurs pâle copie du style de Van Halen à la guitare). Mr Fastfinger a donc eu raison d’interdire l’usage des cordes vocales au profit de performances guitaristiques musclées et fonceuses.

Nous voilà donc partis pour douze titres pensés, composés et joués par Mr Fastfinger, qui n’est autre que Mika Tyyskä (guitare et programmation). Celui-ci s’est entouré de Lasse Rantanen (basse), Thomas Törnroos (batterie et percussions) et Kalle Katz (claviers). On compte aussi une pléthore d’invités de passage aux noms imprononçables qui viennent appuyer sur une touche de clavier ou tirer une corde de guitare de temps en temps. C’est un individu du nom de Vesa Eloranta qui est responsable du massacre vocal sur « Motion beat » un détail qu’il ne faudra pas dissimuler au juge d’instruction lors du procès de cette calamiteuse chanson. Il y en a qui ont fait vingt ans de placard pour moins que ça. Mr. Fastfinger, lui, s’en tirera avec une amende pour manque d’originalité, mais bénéficiera de circonstances atténuantes en raison des frasques sympathiques commises sur sa guitare, notamment sur des morceaux comme « Unravel », « Turtle beach » ou des petites délicatesses comme « Breathe » et « Little wind ». Pour les amateurs du genre, en priorité.

Pays: FI
Mad Guitar Records
Sortie: 2012

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