SOAP AND SKIN – Narrow

Ceci est ma première chronique sous la présidence de François Hollande. « Narrow » est le deuxième opus de Soap and Skin après l’album « Lovetune for Vacuum » paru en 2009. Pour résumer l’oeuvre d’Anja Plaschg, je reprendrai un commentaire d’un fan : « Une artiste complète. Univers de malade. J’en suis fou ! »

Malade, certainement, « Narrow » est aussi rempli de tristesse et de deuil. Celui d’un père, sur le premier titre de l’album « Vater » où la chanteuse lui rend hommage au piano. D’abord tranquille, puis vers la fin du morceau fortissimo, rebelle, comme si elle exprimait sa rage sur cette certitude : il ne rentrera plus à la maison. À la première écoute, le deuxième titre « Voyage, voyage », la reprise de ce hit français des années 80, étonne puis, au gré des écoutes, on saisit la logique d’avoir inclus ce titre, la mort étant elle-même un voyage. Les notes de piano qui raisonnent sur « Cradlesong » donnent la chair de poule.

La note de presse parle d’un mini album, mais on ne s’en aperçoit pas, car le temps semble absent de cet album. Bien sûr, on pense à Agnes Obel ou Lisa Gerrard, deux autres divas du spleen. Ou à Get Well Soon. En fin de parcours, l’album prend une virage plus électronique avec l’intervention d’une boîte à rythmes et d’un synthé. Un album qui ne vous quitte plus c’est rare. Du haut de ses 21 ans, Soap and Skin fait un pied de nez à la gaieté de bon aloi de ces filles aux cheveux longs qui surfent sur une vague initiée par Alela Diane. Et signe un disque comme on n’en avait pas entendu depuis longtemps.

Pays: AT
PIASR520CDX
Sortie: 2012/02/13