PHI – For the love of ghosts

Jeune groupe originaire d’Autriche, PHI a commencé son aventure dès 2006. Jusqu’en 2008, leur histoire s’est limitée à des participations à de petits festivals de rock. À partir de 2010, des changements de line-up insuffleront une seconde vie au groupe puis, en 2011, nouveau tournant avec au final la réalisation en autoproduction du premier album. De ces différentes étapes, où le personnel aura subi pas mal de changements, est née la force réelle du band avec une nouvelle vision du art-rock ! Suite à de nombreux exercices scéniques, PHI se lança dans la réalisation d’un nouveau matériel qui sera produit début 2012 via le label Office4Music, un EP de 22 minutes intitulé « The Deflowering of Reality ». Notons également que, suite à sa popularité croissante, PHI bénéficia d’une réédition et d’une plus large distribution de son premier album via le label russe MALS Records.

C’est donc de cet opus que nous allons parler aujourd’hui avec, tout d’abord, « The Surgical Cut, part 2-4 » qui démarre par des guitares heavy et accrocheuses sur fond de claviers. S’ensuit le calme grâce au piano et à la voix proche d’un Springsteen mais le répit ne sera que de courte durée, puisque nous revoilà partis vers un rock entraînant teinté de heavy-métal et de grunge. La composition, qui s’étale sur près de 10 minutes, sera accrocheuse à souhait et un passage central nous permettra d’apprécier une guitare plus mélodique. Le final se fera plus recherché avec un petit côté jazz-rock. « Departure » démarrera crescendo vers un rock-grunge où la guitare se fera lourde avant l’arrivée du chant et de la rythmique qui calmeront le jeu. Belle alternance de tempos pour de nouveau découvrir un morceau accrocheur qui plaira beaucoup à un jeune public. Les orgues apporteront, quant à eux, une petite touche vintage.

« Destre », plage de 12 minutes, prendra elle aussi un ton de bon rock’n’roll avec la guitare mise en avant. Le groupe jouera ici aussi l’alternance des rythmes avec une certaine réussite. Guitare heavy contrebalançant chant posé et rythmique calibrée. On sent toujours dans cette voix ce petit grain proche du Boss ! Profondeur et amplitude sont présentes depuis le début dans toutes les compositions, beau travail. « Wintersong » commencera plus classique avec le violon, le piano et un chant posé. Les claviers, la guitare et la section rythmique vont, par la suite, apporter plus de couleurs à cette belle ballade rock. Un très beau solo de guitare finalisera cette chanson. Profitons de l’occasion pour signaler que la voix sera souvent mise en avant au niveau du mixage, ce qui donnera un bel effet.

« The illusion » évoluera au départ crescendo, puis on partira vers un bon punk-rock rapide et entraînant. Un morceau qui vous trottera dans la tête et qui pourrait bien se retrouver dans les soirées des rockers. Les synthés, qui apporteront un côté plus progressif, laisseront finalement la place à la guitare et à la batterie pour revenir au tempo de départ. « The Surgical Cut, part 1 » nous montrera un côté plus mélodique et plus expérimental du groupe. La guitare se fera plus lyrique, et les synthés et claviers rendront le morceau plus aérien. D’ailleurs, le passage central et surtout le final évolueront dans la haute atmosphère. Un morceau qui rappellera par certains aspects Joy Division, New Order, Pink Floyd ou Porcupine Tree. Magnifique composition qui se terminera en arc-en-ciel musical ! L’épilogue de l’album « For the love of ghosts » sera, quant à lui, une courte ballade acoustique.

Dans un sillon proche de Case In Theory ou de Sanguine Hum, PHI développe ici un rock à la fois imaginatif, énergique et attrayant. Un opus qui pourrait plaire à beaucoup de nos lecteurs, et ce, à juste titre puisque celui-ci recèle beaucoup de choses à découvrir. Alors bonne chasse aux trésors !

Pays: AT
MALS Records 385
Sortie: 2012/02