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COSMONAUTS DAY – Paths of the restless

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Cosmonauts Day nous envoie ses bons baisers de Russie avec son premier album « Paths of the restless », œuvre extrêmement prometteuse pour une jeune formation qui en est à son premier album. Krasen (basse), Nikita (batterie), Dima et Chekan (guitares) officient dans une veine sludge et post-métal teintée de psychédélisme, mélange parfait pour des voyages dans le cosmos, avec les oreilles collées sur les moteurs de la fusée. Cosmonauts Day remercie sur son premier album les musiciens d’Equal Minds Theory, dont nous avons déjà dit le plus grand bien dans ces pages. Ces deux groupes sont des exemples très intéressants de la scène métal underground qui fleurit en ce moment en Russie, avec d’autres formations comme Mooncake ou Vagiant.

Cosmonauts Day avait déjà gratifié l’univers d’une première démo live en 2010 et sort maintenant un album que personne n’attendait et qui est tout simplement bluffant par son niveau de maîtrise technique, de subtilité émotionnelle et de majesté du son. Le groupe insère ici deux morceaux qui figuraient sur sa première démo (« Cave of Trees » et « The Last Watchman »), ce qui permet d’en donner des interprétations encore plus soignées et étudiées. Mais ces deux morceaux ne sont pas les seuls joyaux de ce disque, puisque les six autres titres apportent chacun leur lot d’ambiances diverses, d’atmosphères personnalisées qui transforment « Paths of the restless » en voyage captivant et riche en péripéties sonores.

On s’arrache de l’attraction terrestre avec « The captain », un titre dont les voyants lumineux indiquent une proportion conséquente d’influences Red Sparowes ou Neurosis. Il y a donc du post-rock au programme et il faudra bien admettre que les caractéristiques sludge dont on a affublé Cosmonauts Day ressortent plutôt du passé, à l’époque de sa première démo. Le chant pointe aux abonnés absents puisque l’album est entièrement instrumental, ce qui n’empêche pas quelques comparaisons avec Mastodon lorsque le groupe s’engouffre dans des charges électrifiées soutenues par un rythme de troupeau de buffles en pleine course (« The art of being nothing »).

« Cave of trees » lâche plus de sept minutes de cosmos concentré, avec senteurs orientales et langueurs himalayennes troublées par des attaques brutales de yétis à la guitare. Cosmonauts Day a vite fait de montrer sa capacité à associer les ambiances et les faire se succéder, manipulant le tendre et le méchant (« Rift »), tirant d’une guitare stridente des ondulations drone (« Blackout ») ou répandant une mosaïque de rythmes soutenus sur « Satellite » (un titre susceptible de rappeler les œuvres de Monkey 3 aux oreilles de l’auditeur). « The great disease » et ses dix minutes démontre la capacité du groupe à domestiquer le son et à rester toujours aussi surprenant alors qu’il atteint bientôt le terme de son album. Cette fin d’album est traitée sur un mode plus psychédélique avec le gracile et intense « The last watchman », conclusion qui arrive sur l’album comme la cerise sur le gâteau.

Comme dit la formule consacrée, pour un coup d’essai, ce fut un coup de maître. Cosmonauts Day a pleinement réussi son voyage inaugural et rentre sur Terre avec l’estime et le respect de ses contemporains.

Pays: RU
Destroy The Humanity Studios
Sortie: 2012

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