BAD LOVE EXPERIENCE – Pacifico
Bad Love Experience est un groupe italien en provenance de Livourne, composé de Valerio Casini, Emmanuele Voliani, Gabriele Bogi et Marco Capozzi, qui réalisent ici leur troisième album. Voilà pour les formalités d’identité. Bad Love Experience commence à gagner quelques galons intéressants puisque les médias transalpins lui ont attribué quelques prix récompensant son travail toujours en expansion. Le groupe figure sur la bande-son du film La prima cosa bella de Paolo Virzi, un film nominé en 2010 au prix David Di Donatello (l’équivalent des Césars ou des Oscars en Italie), précisément pour sa musique. Ceci suffit au label indie italien Black Candy Records pour approcher Bad Love Experience et lui proposer un contrat pour son troisième opus.
Le titre « Pacifico » n’est pas anodin. Il représente à la fois l’océan Pacifique et son immensité parfois rugissante, et fait référence au mot « paisible », qui se traduit par pacifico en italien. C’est donc à un mélange de rudesse contrôlée et de tranquillité acerbe que nous invite le groupe sur ce nouvel album. Les quatorze chansons ici présentes déploient la saveur du folk psychédélique dans lequel des atmosphères variées se mélangent à des ambiances plus rock et parfois hantées d’angoisse.
On débute sur du psychédélisme mélodique avec la suite « The kids have lost the war Pt. 1+ Pt. 2 », à la fraîcheur et à la gravité qui rappellent les Danois de Baby Woodrose, par exemple. « Devil in town » confirme cette impression avec une rythmique plus rapide, des violons enjôleurs et des chœurs très Beach Boys. Il est aussi question de Beatles avec la ballade « That country road » qui dissimule de forts relents liverpuldiens. De l’ensemble, c’est sans doute « Dawn ode » qui sort du lot avec le plus de distinction. Rythme lent, petites touches de tristesse placées par un clavier monotone, nappes de guitares lymphatiques et chant semblant provenir des entrailles de la Terre : ce morceau erre dans nos oreilles à la recherche d’un hypothétique refuge. Le psychédélisme sombre de Bad Love Experience résonne ici à son plus beau niveau.
Bad Love Experience parvient à tenir la longue distance de quatorze morceaux sans lasser, offrant encore à l’auditeur d’agréables moments incarnés par « Words in the wind » ou la suite de la suite « The kids have lost the war » (parties 3 et 4), qui achève l’album, d’une part avec une partie 3 au clavecin presque calquée sur les harmonies vocales du « Because » des Beatles, et une partie 4 balayée par des vents de guitares et de chœurs altiers.
Belle maîtrise, bel équilibre, ambiances savamment distillées : cet album de Bad Love Experience n’est pas du mauvais amour mais au contraire un vrai plaisir.
Pays: IT
Black Candy Records
Sortie: 2012/05/07