JEZABELS (The) – Prisoner

Sorti l’année dernière en Australie, ce premier opus studio de The Jezabels arrive en Europe en ce début 2012 avec les lauriers récoltés en Océanie : n°2 lors de sa sortie, trois fois disque d’or dans leur pays natal, et ils viennent de remporter l’Australian Music Prize. Pas mal pour un premier album, non ? Il faut dire que notre quatuor, dont la rencontre remonte à 2007 alors qu’ils étaient à l’université, a du répondant. Deux garçons, deux filles. Hayley Mary en est la chanteuse. À ses côtés, on trouve la claviériste Heather Shannon, le batteur Nik Kaloper et le guitariste Sam Lockwood.

Après trois EPs, les voilà lancés avec une première rondelle et le succès est au rendez-vous. Il faut dire que la voix de leur chanteuse n’y est pas pour rien. Son chant expressif nous captive. Il y a un peu de Kate Bush là-dedans. Et puis, elle est parfaitement secondée, notamment avec un batteur qui joue parfois plus en percussionniste tant il se montre inventif.

Justement, les qualités de ce batteur se démontrent déjà au premier titre, « Prisoner ». Le démarrage est psyché avant qu’un synthé ne sorte des basses à la chaleur seventies. Cela donne presque un passage au groove Tangerine Dream. Pourtant, cette référence n’est nullement celle du groupe. Les basses ne sont d’ailleurs que passagères. Le chant de Hayley est expressif et explosif. Cette voix virevoltante magnifie aussi un « Trycolour » au groove puissant. Bien sûr, il y a parfois un côté plus pop rock comme avec « Endless Summer », le single. Mais le petit grain captivant de Hayley nous émerveille sur « Long Highway ».

Un des meilleurs titres de l’album est sans aucun doute « City Girl » avec ses arrangements fouillés et intenses. Il faut dire qu’ils sont renforcés par un quatuor à cordes. On aime aussi l’intrigant « Nobody Nowhere » avec sa batterie martelante, « Horsehead » qui a divisé le groupe quant à sa place sur l’album, « Peace of Mind » plus parlé que chanté, ainsi que « Catch Me » qui nous prend par les tripes et ne nous quitte plus jusqu’à la fin de l’album.

Cet opus nous arrive avec un CD bonus de pas moins de neuf titres. De quoi découvrir le groupe sous toutes ses coutures ! Il y a deux versions acoustiques dont un « City Girl » dépouillé (un régal !), quatre live dont une belle version de « Trycolour » et des découvertes provenant de leurs EPs.

The Jezabels dévoile un climat captivant et un album qui se déguste avec grand plaisir. Ce premier opus est une belle réussite. Le groupe australien a un son, une voix et un batteur inventif. Bref, je vous conseille vivement la découverte de ce combo austral.

Pays: AU
Pias PIASR540CDB
Sortie: 2012/03/05