INVERTIGO – Veritas
Courant 2010, le groupe InVertigo réalisait son premier effort discographique afin d’intégrer la scène progressive contemporaine. Ce premier opus « Next Stop Vertigo » fût fort bien perçu au niveau des fans, mais surtout au niveau des critiques du monde de la musique. Par la suite, le groupe allemand participa à de nombreux shows, parmi lesquels une participation remarquée au Summer’s End Festival en Angleterre. C’est donc aujourd’hui le moment de présenter le second album avec l’arrivée dans les bacs de « Veritas » qui n’est pas un concept-album, mais plutôt une histoire continue où les morceaux se lient entre eux. Les thèmes abordés seront ici la vérité, la déception, l’illusion et la réalité. On parlera aussi de désillusions, de rêves et même de schizophrénie au travers de toutes les chansons qui développeront une musique des plus diversifiées.
Concernant les musiciens, Sebastian Brennert tiendra le piano et nous fera partager son bel organe vocal, Michael Kuchenbecker s’occupera des claviers, Matthias Hommel maîtrisera la basse, Jacques Moch nous offrira de beaux développés de guitare, quant à Carsten Dannert, il secondera Matthias pour la section rythmique en prenant en charge la batterie et les percussions. Voilà tout ce petit monde fin prêt pour nous offrir un ensemble de 7 compositions dont la durée culminera pour deux d’entre elles à près de 14 et 22 minutes. 70 minutes en tout pour votre plus grand plaisir ! Pour « Darkness », entrée en matière du piano avant l’arrivée d’une guitare heavy qui sera dominante sur l’ensemble du morceau. Le chant sera ici posé et bien travaillé, au sein d’une chanson encrée dans un rock-progressif mélodique où s’alterneront des passages soft et des passages plus enlevés. Un beau début de parcours en fait. Au départ d’un chant d’enfants, « Lullaby » s’éveillera par une guitare heavy façon Iron Maiden pour partir sur un rythme soutenu. Retour au calme par la suite avec un chant posé et une guitare plutôt mélodique. On remarquera une fois de plus une belle alternance des tempos.
« Waves » débutera par des cuivres et le bruit des vagues avant de lancer la guitare électrique et l’accordéon. Cette chanson nous apportera une belle ambiance mélodique où le chant sera travaillé et l’orchestration sera pleine de profondeur. Notons ici que les claviers seront plus en avant. Quant au solo de guitare, il sera des plus aérien ! Une belle composition au final. Ce sont des synthés futuristes, qui évolueront vers des claviers vintage, qui introduiront la guitare pour « Dr Ho », un morceau à mi-chemin du pop-rock et du progressif seventies. Le solo de guitare sera ici à nouveau de belle facture. S’ensuivra une première grande pièce, « Suspicion », de près de 14 minutes où une guitare mélodique, le piano et un chant posé prépareront, dans un premier temps, un démarrage au calme. Par la suite, on évoluera vers un métal-progressif vintage bien rythmé avec des claviers bien présents. Alternance à nouveau des tempos avec un chassé-croisé de passages mélodiques et de passages plus pêchus. Beau travail jusqu’à présent !
« Truth » sera une courte plage où le rythme sera mélodique et entraînant. Composition instrumentale où apparaîtra une narration en allemand, mais surtout un nouveau joli solo de guitare. Nous arrivons enfin à ce fameux épique de près de 22 minutes. Notons d’ailleurs que cette grande pièce est en fait un bonus. Ici l’intro sera vitaminée avec l’action jumelée de la batterie, de la guitare et des claviers vintage. La flûte arrivera par la suite pour un retour au calme. Hauteur et profondeur seront les maîtres mots de cette grande composition. Que dire si ce n’est que cet épique sentira bon le classic-rock avec entre autres des claviers venus tout droit des seventies. On sera ici proche du travail d’un Flower Kings ou d’un Spock’s Beard. Notons enfin que cette belle équipe sera secondée sur cet album par Marek Arnold et Julia Gorzelanczyk, qui apporteront des colorations supplémentaires à certaines compositions grâce au saxophone et au chant féminin.
Venons-en à la conclusion de cette chronique avec, pour ma part, un très bon album progressif où tout me semblera des plus homogènes. Près de 70 minutes de musique rock d’un très bon niveau où tous les amateurs du genre s’y retrouveront sans peine. Dans l’ensemble une très belle orchestration qui méritera amplement toute votre attention, car il manquera finalement très peu pour attribuer la note maximale à cet opus. Un poil en deçà du grand Anabasis. La prochaine fois très certainement, espérons-le pour ces talentueux musiciens !
Pays: DE
Progressive Promotion Records PRRCD007
Sortie: 2012/03/16