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SAYCE, Philip – Steamroller

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Il semble que le monde du blues rock se mette tout doucement à la tendance gros lourd, toutes guitares dehors. Les bluesmen souffreteux couverts de pustules et jouant à la sortie des bars à putes du Mississippi ont laissé la place aux jeunes beaux électrifiés, gavés de Led Zeppelin dès la maternelle et désormais prêts à rendre la monnaie de leur pièce à leurs inspirateurs, poitrine velue en avant et guitare branchée sur la centrale nucléaire la plus proche.

Au moment où on parle de redoutables spadassins du genre Rival Sons, Radio Moscow ou The Answer, le mignon Philip Sayce se fend d’un album hard blues à décorner un auroch en rut. Ce gallois aux allures d’éphèbe finalement élevé au Canada s’est fait connaître dans les milieux blues rock par des collaborations remarquées avec Jeff Healey et Melissa Etheridge. Ses albums solo « Peace machine » et « Silver wheels of stars » avaient déjà révélé un gratteux fin, expert du solo sensuel, impression confirmée avec le sympathique « Innerevolution » (2010), mélangeant divers styles hérités du blues ou du rock FM américain.

Avec « Steamroller », Philip Sayce opte résolument pour l’énergie livrée par camions entiers. Dès le premier titre « Steamroller », les guitares rutilantes s’abattent sur les tympans. À part les slows langoureux « Marigold » et « Holding on », tous les morceaux de l’album mettent en place des attaques puissantes de guitares siliconées, avec une rythmique de viking dézingué à l’hydromel. On pense immédiatement aux Rival Sons et par conséquent à Led Zeppelin. Gros son, grosses voix, grosses guitares, grosse batterie, tout est gros, pesant même (le bien nommé « The bull »), dégoulinant de hard fier-à-bras et bluesy, décapant comme une pinte de Guinness coupée au Jack Daniel’s. Seul petit hic, le dernier morceau, qu’on espérait monumental et gonflé d’électricité lysergique, n’est autre que le troisième slow de l’album, avec cependant de magnifiques montées instrumentales intrépides. D’où, résultat des courses, sept morceaux rageurs sur dix, et un point de plus pour le feeling du dernier titre : mention très bien.

Pays: CD
Provogue PRD 7361 2
Sortie: 2012/02/27

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