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COCHRAN, Stevie – Changes

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Un vieux téléphone accroché à un mur décrépi illustre la pochette du dernier album de Stevie Cochran. Que nous prépare donc le rondouillard et puissant guitariste new-yorkais en matière de blues avec ce genre de pochette ? On sent venir la vieille école à des kilomètres à la ronde et on ne se trompe pas. Sur ce quatrième album édité par le label Blues Boulevard (après « Live at Montreux », « 12 reasons » et « The next step » tous sortis entre 2009 et 2010), Stevie Cochran explore effectivement les bienfaits du blues rock tel qu’on le pratiquait dans les années 70, avec une solide dose de rock lourd en prime.

Sur « Changes », Stevie Cochran opère avec un commando réduit au minimum, en formation power trio redoutable : Brian Carroll (basse et harmonica) et son frère Chris Carroll (batterie et percussions), également appelés les X-Citers, assurent une section rythmique de camion parti livrer des protéines pour haltérophiles. Deux invités viennent triturer l’ivoire des claviers : Kenny Clarke et Roast Beef Joe, (tout un programme). Avec cela, Stevie Cochran est bien entouré pour nous asséner un blues rock solide et feutré dont il a le secret.

Après la mise en route sur tapis de velours grâce au premier titre « Changes », Stevie Cochran et son équipe placent quelques barres de fonte qui rappellent à la fois le Jeff Beck Group et Mountain. « Running back » démarre dans une tornade de baguettes qui font penser à l’intro du « Stargazer » de Rainbow tandis que le riff de guitare se colle dans les pantoufles du « Rice pudding » du Jeff Beck Group. Et « Bags » met en place un mid-tempo sur lit de guitares massives qui n’aurait pas déplu à Leslie West.

On retourne sur un format plus traditionnel avec le swinguant « Change my phone » ou le tendre « If only it could be », plus west coast que foncièrement bluesy. C’est ici l’occasion de souligner la variété des atmosphères déployées sur ce nouvel album. Stevie Cochran montre la multiplicité de son talent et commet un disque plus convaincant que sa dernière livraison « The next step » qui se complaisait un peu trop dans le rock FM. Après le jazzy et cool « Look both ways », Stevie Cochran nous ressert sur « How you’re lonely » une louche de mid-tempo intense à la Mountain, avec d’épaisses guitares dramatiques en avant. Même chose pour « Later than you think », avec une course rythmique qui est même capable de rappeler UFO si on veut faire un effort d’imagination. « Tough love » est une belle ballade dégoulinante d’électricité mélancolique qui, elle, a un petit côté Three Man Army, pour ceux qui connaissent ce génial groupe heavy rock anglais des années 70.

Après un sprint final plus blues (« Leavin' », « Everybody’s girl ») et un dernier titre bonus résolument hard FM enregistré en public (« Sometimes you never know »), on peut conclure que Stevie Cochran a sorti toute sa culture du heavy blues-rock des années 70 pour nous concocter un album classique et classieux en la matière. Mais le bon Stevie est à peu près comme une bouteille de Morgon : on peut y aller en confiance car on peut être sûr de n’être jamais déçu.

Pays: US
Blues Boulevard 250303
Sortie: 2012/03/23

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