MINA MAY – Everything Was Beautiful And Nothing Hurt
Malgré une activité discographique un rien plus soutenue ces derniers temps, Mina May n’est pas le genre de groupe à se fixer des échéances. Entre sa formation en 2001 et la sortie de son premier album éponyme en 2008, le quatuor français (ils sont Toulonnais d’origine) n’a libéré au compte-gouttes qu’une poignée de maxis à des fans de plus en plus nombreux. À l’instar de The Experimental Tropic Blues Band chez nous, ce sont surtout des prestations scéniques endiablées pleine de sincérité et de sueur qui sont à la base d’une réputation désormais bien ancrée. Ils partagent également avec les délurés liégeois un succulent sens de l’imagination lorsqu’il s’agit de se choisir un pseudo (le chanteur Flashing Teeth et le batteur El Pulpo sortent du lot). Ils publient aujourd’hui à grande échelle leur deuxième plaque, « Everything Was Beautiful And Nothing Hurt ».
Même si la plage d’intro, « The Seven Spirits », nous plonge dans l’univers expérimental du Ghinzu des tous débuts, elle ne préface en rien la direction que le reste des compositions s’apprête à suivre. Au contraire, il s’agit du point de départ d’un parcours sinueux et déroutant qui va prendre son essence dans le rock psychédélique US (« Not Really No ») tout en y incluant des touches électroniques discrètes (« New Flesh For All » fait penser à du Clap Your Hands Say Yeah nourri aux instruments vintage alors que « Visitor » pourrait avoir été enregistré par dEUS si ceux-ci avaient mis l’accent sur les claviers plutôt que sur les guitares).
Ceci dit, c’est lorsque le tempo se ralentit que l’on perçoit la sensibilité d’un groupe dont les tours sont multiples. Écoutez donc la plage titulaire (à tomber) et le très beau « Rising Sun » qui n’ont pas leur pareil pour vous emmener rêvasser ailleurs et dont l’influence majeure est à chercher, comme le reste de la plaque, dans les années 60 au sens large du terme. C’est également le cas de « Think Twice », un titre rock garage que ne renierait ni les Black Lips ni les Black Keys alors que « Nails On Stainless Steel » nous renvoie aux bons souvenirs de Supergrass. Et c’est bien ce qui rend cet album intéressant. À peine pensons-nous l’avoir cerné que le titre suivant met en doute l’affirmation qui tenait pourtant encore la route quelques secondes auparavant. Inutile de vous dire que l’on n’a pas encore fini de se laisser séduire par un album surprenant composé par un groupe qui l’est tout autant.
Pays: FR
Pacinist PAC-01
Sortie: 2011/11/15
MINA MAY seront en concert à MADAME MOUSTACHE le 23 Mars!!! à ne pas louper! (prix 5€, 21h30)