CAPTAIN MANTELL – Ground Lift
Pour les férus de phénomènes surnaturels, la simple évocation du nom du Capitaine Thomas F. Mantell ouvre la porte à des débats passionnés. A-t-il réellement trouvé la mort en poursuivant un OVNI à bord de son avion de chasse un après-midi de janvier 1948 ? Les circonstances restent floues mais suffisamment ambiguës que pour donner l’idée à trois rockeurs italiens passionnés de science-fiction de baptiser leur projet Captain Mantell, en référence directe à l’événement décrit ci-dessus. Après deux albums aux titres explicites (« Long Way Pursuit » en 2007 et « Rest In Space » en 2010) et des tournées dont le visuel s’inspire du cosmos et de la voie lactée, le groupe met sur orbite un troisième disque dans la lignée des précédents, « Ground Lift ».
Il ne faut en tout cas pas longtemps pour que l’on soit plongé dans la poursuite effrénée par-delà les étoiles à laquelle ils nous convient. En effet, « We Need A Fix » et « Why I’m Dead » comprennent une tripotée de bidouillages électroniques qui pourraient être émis depuis le centre névralgique de la NASA. Musicalement, on pense à l’univers de The Prodigy et des Young Gods. Encore que, la comparaison qui tient le mieux la route nous emmène du côté de Shitdisco ou de Late Of The Pier. Leur manière de traiter les sons se révèle de fait assez similaire, au même titre que la voix principale, nasillarde et synthétiquement trafiquée.
Cela dit, l’esprit rock ‘n’ roll se retrouve malgré tout présent à plusieurs endroits de la plaque, comme sur « Mr B » (qui s’inspire des Klaxons en plus énervé) ou « Simple Entertainment » (qui suggère la direction qu’aurait pu prendre Marilyn Manson sur une piste de danse), auquel on greffe une pointe d’humour (« Yestersday (Like The Beatles Say) »). Même si l’on trouve ça et là quelques sonorités vintage quelque peu désuètes, comme sur « The Wind Of Something New » et « My Personal End Of The World » (la batterie électronique un peu cheap), on ne peut que se montrer réceptif aux excellents « Just For Us » et « Before We Perish », qui s’inspirent de la même période, mais en focalisant l’attention sur les claviers. Pointons également le très réussi « Maybe It’s You », dans la veine de Goose, un titre qui se termine dans le chaos par un bruit de moteur d’avion (une référence supplémentaire au culte du fameux pilote…). Electro pop à large échelle, ce nouvel album de Captain Mantell fera le bonheur de ceux qui associent boule à facette et tête dans les étoiles…
Pays: IT
Irma Records IRM 921 CD
Sortie: 2011/11/14