KASABIAN – Velociraptor!
Paris, festival Rock en Seine, 28 août 2009. Les frères Gallagher se déchirent une ultime fois et mettent dans la foulée un terme à l’histoire tumultueuse d’Oasis. Certains n’hésitent pas à affirmer que c’est précisément ce soir-là que le flambeau de meilleur groupe de rock british a été transmis à Kasabian. À la différence près que les Mancuniens ont surtout défrayé la chronique avec leurs deux premiers albums alors que les natifs du Leicestershire sont plutôt montés en puissance au fil des années, et continuent à le faire. Rappelez-vous notamment leur époustouflante prestation à l’AB en mai 2010 qui terminera, et de loin, en tête de notre classement des meilleurs concerts de cette année-là.
Peu après, le groupe emmené par Sergio Pizzorno et Tom Meighan s’est enfermé en studio pour donner une suite à « West Ryder Pauper Lunatic Asylum« , une plaque qui brillait notamment par une maîtrise parfaite d’influences diverses. C’est donc sans grande surprise qu’ils ont de nouveau fait appel au producteur Dan The Automator pour mettre en boîte « Velociraptor! » (le point d’exclamation est essentiel car « ce mot doit être crié, hurlé! », affirme Pizzorno). Un album qui, autant le dire d’emblée, tient toutes ses promesses.
Il ne faut en effet pas plus de deux écoutes pour tomber sous le charme de « Let’s Roll Just Like We Used To », composition plus inspirée des 60’s qu’à l’accoutumée, à l’instar de l’excellent « Goodbye Kiss », quelque part entre les Beatles et les Kinks. Entre ces deux plages, le single avant-coureur, « Days Are Forgotten » fait déjà figure de classique à la rythmique hypnotique, une marque de fabrique de nouveau mise en avant sur « Velociraptor! », un des deux nouveaux titres interprétés à Werchter cet été (avec l’électronique « Switchblade Smiles » que l’on retrouve un peu plus loin sur le disque).
C’est ensuite qu’ils parviennent à nous surprendre davantage avec une direction inédite inspirée de rythmes orientaux (« Acid Turkish Bath (Shelter From The Storm) ») ou électro-soft façon Chemical Brothers sans les beats assassins (« I Hear Voices »). Un peu plus tôt, les cuivres du très psyché « La Fée Verte » (en français dans le texte) nous avaient déjà interpellés. La suite, avec le single potentiel « Re-Wired » et le très Gorillaz « Man Of Simple Pleasures » (la touche du producteur) ne font que confirmer le potentiel réel de cet album impeccable de bout en bout qui se termine dans la douceur avec « Neon Noon » sur lequel plane l’esprit de John Lennon. Si les fans se procureront l’édition limitée comprenant l’enregistrement en DVD d’un concert à Dublin fin 2009, les autres ne pourront que confirmer la mainmise actuelle de Kasabian sur le rock indépendant anglais, un peu comme quand les dinosaures régnaient en maître sur terre il y a très longtemps. Album de l’année ?
Pays: GB
Sony Music 88697933502
Sortie: 2011/09/19
Dispo aussi en vinyle moyen format, je confirme, cet album est excellent!
Bonne chronique d’un très bon album.