TUDOR LODGE – Tudor Lodge
Tudor Lodge est un groupe de folk britannique fondé à la fin des années soixante. Je vous en épargne l’historique de la formation, elle est largement développée dans le livret très détaillé (comme à l’habitude) de ce CD réédité par Esoteric Recordings. Résumons en disant que ce groupe est issu de la rencontre entre deux guitaristes et chanteurs : un anglais, John Stannard, un autre né à Adélaïde en Australie et arrivé en Angleterre durant son enfance, Lyndon Green. Ceux-ci vont s’associer avec une chanteuse américaine de formation classique, également flûtiste et pianiste : Ann Steuart.
Cet album éponyme est sorti en 1971. Durant la tournée qui suivit, Ann décida d’arrêter l’aventure et fut remplacée en 1972 par Linda Peters, mieux connue pour les œuvres qu’elle a enregistrées avec son mari Richard Thompson. Le groupe se séparera à la suite de cette tournée, mais dans les années nonante, John et Lyndon, restés amis proches ressortiront des albums assez confidentiels, faut-il le dire.
L’historique ainsi résumé de façon, je l’avoue, très lacunaire, parlons du disque. Outre les membres du groupe, on y retrouve de nombreux musiciens dont une belle section rythmique : Terry Cox de Pentangle, et le bassiste Danny Thompson. Les chansons sont signées John Stannard, excepté « Two Steps Back » dû à Ann et « Recollection » à Lyndon. « Kew Gardens » est une reprise de Ralph Mc Tell. Nous débutons sur une magnifique ballade « It all comes back to me », harmonies vocales mixtes superbes et jeu de guitares tout en arpèges rappelant les premiers Genesis, « Trespass » en particulier, ou les passages à trois guitares de « Supper’s Ready ». Nous sommes évidemment très proches également de Fairport Convention. Un plus rythmé « Would you believe? » s’ensuit avec des chœurs à la Crosby, Stills & Nash.
Une suite de ballades nous est ici proposée, plus reposantes les unes que les autres, parsemées de petites touches solo, notamment de flûte sur « Recollection », toujours avec des plages de guitare techniquement parfaites et mélodiques à souhait. Au milieu du disque, on se dit cependant que cela manque un peu d’entrain, les ballades, c’est gentil mais bon… faut pas s’endormir. Et c’est là qu’arrive un pop-rock « The Lady’s Changing Home » très sympa et réveillant l’auditeur assoupi (grave erreur), notamment avec un petit pont guitare électrique et flûte, et un second de guitare électrique garni d’effets dignes de Peter Frampton ou Steve Mariott.
Bonne idée de réveiller l’audience juste avant « Madeline », l’instrumental, 100% guitare, l’égal du célèbre « Horizons » de Steve Hackett, du non moins célèbre « Mood for a day » de Steve Howe, ou encore de l’exceptionnelle « Small fruit song » d’Al Stewart. Une merveille, un bijou qui à lui seul justifie l’achat de l’album. Une petite fantaisie de parc d’attractions, « Kew gardens », clôture ce disque façon Walt Disney.
Nous sommes en présence d’une pièce rare, qui n’a pas crevé les plafonds en matière de vente, et c’est bien injuste car la musique qui vous est proposée ici est de grande qualité et le groupe aurait certainement mérité de devenir une référence en matière de folk, ce qu’il doit tout de même être pour les spécialistes. Que les possesseurs du vinyle original le gardent précieusement !
Pays: GB
Esoteric Recordings ECLEC 2285
Sortie: 2011/07/25 (réédition, original 1971)