ETERNAL WANDERERS – So Far And So Near
Jeune groupe russe, Eternal Wanderers nous propose en ce mois de septembre son second album studio. Groupe formé à partir de 1997 par Elena et Tatayana Kanevskaya, celui-ci a évolué vers une formule à cinq musiciens, et ce depuis 2006. Après une première démo en 1998, le groupe participa à plusieurs compilations, puis ce fût la première participation à un concert en décembre 2006. Après la parution d’un premier album en 2008, « So Far And So Near » nous arrive donc avec 8 compositions dont la plupart s’égrènent sur près de 7 à 8 minutes. Au niveau des musiciens, Elena s’occupe du chant et des claviers, quant à Tatyana, celle-ci prend en charge la guitare et les samplers. Viennent les seconder, Dmitry Shtatnov à la basse, Sergey Rogulya à la batterie et aux percussions, et enfin Dmitry Drogunov à la flûte. D’autres nombreux musiciens viendront aussi les épauler pour certaines compositions, ce qui nous permettra d’apprécier le son des violons, du trombone ou de la trompette. Ceci n’étant pas surprenant puisque nos deux demoiselles ont eu une formation classique. On le ressentira d’ailleurs dans les plages de cet album.
Une ambiance envoûtante engage un magnifique chant féminin qui nous rappellera la grande époque de Mike Oldfield. Vient ensuite un thème digne des grandes épopées romaines ! Voilà donc le décor planté pour ce premier titre. « And The World Will Be » nous permettra d’apprécier, au départ, un beau chant posé ainsi qu’une guitare aérienne. Le morceau s’établira sur une alternance de passages proches d’un folk progressif et des passages plus épiques, qui pourraient facilement s’apparenter à des films de grosses productions Made in Hollywood. On pourra percevoir dans cette première composition des rapprochements avec Paatos, Mostly Autumn ou Iona. La plage titulaire débutera aussi à partir de nappes envoûtantes. Les synthés et la batterie donneront ensuite du rythme avec une belle guitare en arrière-plan. On lorgnera plutôt vers un Spock’s Beard ou un Flower Kings. Mais finalement, ce sera Arena qui servira de fil conducteur avec surtout une guitare proche d’un John Mitchell. Au final, le groupe nous offrira un bel épique instrumental de près de 10 minutes.
« Mounds » sera lancé par de nombreux bruitages sur fond de musique médiévale. Le chant s’accompagnera de la flûte pour une composition à nouveau proche d’un Mostly Autumn. « Energy Of Light » sera quant à lui plus complexe, plus expérimental. Oscillant entre un rock progressif FM et un jazz-rock, le piano sera mis en avant et la guitare se fera à nouveau aérienne. Les claviers nous rappelleront un certain Tomas Bodin au plus fort de son imagination. Je fais en fait référence ici aux albums solos du claviériste des Flower Kings. « As You Wish, I Care Not », au départ calme avec un gros travail à la guitare, évoluera vers un morceau patchwork où s’entremêleront les claviers vintage, les synthés et la flûte. « A New Day Will Come » sera pour moi plus commercial, avec un morceau pop-rock lorgnant vers la New Wave des 80’s. Une composition un peu décalée du reste peut-être ! « Thread Of Love » nous offrira une belle chanson où l’on pourra apprécier à la fois le chant, la flûte et la guitare. Viendra enfin « And I Will Follow », magnifique composition au départ acoustique, où le chant sera d’une grande qualité et d’une grande ampleur. Tout cela prendra par la suite de la hauteur pour arriver à un final flamboyant !
Si certains passages lorgnent vers le commercial, voire même vers ce qui se fait à l’Eurovision, il n’empêche que l’ensemble de cet opus nous aura présenté un contenu attrayant. On peut facilement excuser des petites maladresses à de jeunes musiciens. De plus, il me semble opportun de féliciter l’excellent travail de composition et d’instrumentation de nos deux demoiselles. Pour un début de carrière, Eternal Wanderers a d’ores et déjà parcouru un chemin non négligeable. Souhaitons bonne route à ces jeunes artistes russes. Quel beau chant !
Pays: RU
Mals Records 379
Sortie: 2011/07/28