CD/DVDChroniques

MARTINEZ, Harold – Birdmum

Notre évaluation
L'évaluation des lecteurs
[Total: 1 Moyenne: 4]

Quand on envoie son disque sans aucun commentaire ou fiche technique et qu’on porte le même nom qu’un héros du championnat de base-ball américain, on ne facilite pas les recherches du critique sur Internet, qui doit trouver des choses à dire sur des œuvres qui, parfois, confinent à l’obscurité la plus totale. Mais nos pérégrinations sur la Toile nous permettent cependant de présenter Harold Martinez le musicien, un Français de Nîmes qui est aussi connu pour officier à la basse dans un groupe appelé Clan Edison. C’est grâce à ce groupe que l’on comprend mieux les motivations d’Harold Martinez. En effet, le Clan Edison se laisse volontiers aller dans ses chansons à l’électricité la plus débridée et cultive également un certain penchant pour le folk et la country, se situant quelque part entre Noir Désir et Johnny Cash.

Ici, sur son album solo, Harold Martinez opte pour le tout country ou le tout blues, surtout dans ce que ces styles ont de plus désespéré et de dramatique. Le garçon taille neuf chansons construites pour les faubourgs crasseux, pour les jours sans soleil et pour les poseurs de rails qui souffrent sous le poids de l’effort. L’instrumentation est réduite au minimum, une guitare semi-acoustique et une batterie, auquel on ajoute un chant plaintif, écorché, menacé et chargé d’un accent français à couper au couteau (précisons que les paroles sont en anglais). Ce chant, je vous préviens tout de suite, vous l’adorerez ou vous le détesterez, il n’y a pas de milieu. Sans doute parce qu’Harold Martinez ne fait pas de compromis. Il est assis au bord d’une rivière, le cul planté dans la vase, à se demander pourquoi. Pourquoi la séparation après l’amour, pourquoi la mort après la vie, pourquoi la tristesse après la joie. Ceux qui pensaient qu’il fallait venir des villes industrielles de Pologne ou des déserts de sel de Bolivie pour suinter à ce point la tristesse peuvent revoir leur jugement. On peut aussi venir du pays du soleil, de la riante Nîmes et des champs d’olivier. Il n’y a pas d’endroits précis pour la tristesse et le blues est partout chez lui.

Alors, si vous avez envie de vous marrer un bon coup, évitez le truc mais vous raterez sans doute quelque chose. Il y a du fond dans ces chansons martelées par des rythmes d’esclaves (« Faith healer », « Acid train »), hantées par des fantômes oubliés (« Snake dance »), habitées par la mélancolie (« Muddy lakes », « Quicksand boy ») ou dévorées par le spleen (« White falcon », « Birdmum »). On ne reste pas indifférent devant la musique d’Harold Martinez, qui livre son âme meurtrie dans ce disque qu’on ne trouvera sans doute pas en tête de gondole à la FNAC mais qui mérite la peine d’être recherché.

Pays: FR
Auto-production
Sortie: 2011/05/09

2 thoughts on “MARTINEZ, Harold – Birdmum

  • bonjour,
    un GRAND MERCI a François Becquart pour avoir pris le temps d’écouter ce disque du début jusqu’a la fin et d’avoir pris le temps aussi de le « chroniquer ».
    longue vie a vous
    merci encore
    harold martinez

  • et pourtant et pourtant… malgrès la noirceur de ses textes, ce bon Harold aborde toujours le sourire et est d’une gentillesse indescriptible !
    longue vie à toi et à ton projet, vieux cowboy ;))

Laisser un commentaire

Music In Belgium